Le président de la République a adressé, dimanche 31 décembre, ses premiers vœux aux Français. S’exprimant depuis le « salon d’angle », la pièce dans laquelle il travaille, Emmanuel Macron a parlé durant près de 18 minutes sans prompteur et a promis que les « transformations profondes se poursuivr [aient] avec la même force en 2018 ». Sans revenir sur les réformes de l’année 2017, « l’année du choix » qui a « profondément renouvelé notre vie politique », le président a évoqué les « nombreux défis » de 2018.

Les transformations, comme celles engagées à l’école, au travail, sur le climat « se poursuivront avec la même force en 2018 », a assuré le chef de l’Etat, évoquant les réformes promises pour les quartiers populaires, les territoires ruraux, les agriculteurs, les fonctionnaires mais également l’égalité homme-femme et la refonte de l’assurance chômage.

« Je continuerai à faire ce pour quoi vous m’avez élu », a martelé Emmanuel Macron, assurant à ceux qui « ne partagent pas la politique conduite par le gouvernement » qu’il les « respectait » et qu’il les « écouterait » toujours, mais qu’il « n’arrêterait pas d’agir ».

« Ambition européenne »

Au plan international, le président, qui a rendu hommage aux militaires, aux policiers et aux gendarmes, a promis de poursuivre la lutte contre le terrorisme islamiste mais également d’œuvrer à la paix.

Critiqué pour une politique migratoire trop « dure », Emmanuel Macron a défendu une « ligne d’humanité et d’efficacité ». Rappelant l’engagement de la France à accueillir les « femmes et les hommes menacés dans leur pays », il a estimé, comme il le disait durant sa campagne, que « nous ne pouvons accueillir tout le monde » et qu’il est « indispensable d’avoir des règles » pour expliquer son projet de réforme du droit d’asile.

Il s’est par ailleurs directement adressé aux « citoyens européens » pour retrouver « l’ambition européenne » et « dessiner un grand projet » pour l’Europe. « J’aurai besoin de vous », a-t-il déclaré en appelant à ne céder « ni aux nationalistes, ni aux sceptiques » et à participer aux consultations citoyennes qu’il compte mettre en œuvre en 2018 pour « vous exprimer et dire ce que vous voulez pour l’Europe ».

« Année de la cohésion nationale »

Souvent accusé d’être le « président des riches », le « premier de cordée » d’une France qui va bien, le chef de l’Etat a insisté sur les mots de « cohésion » et de « collectif ». Il a ainsi commencé son discours en saluant ceux qui sont seuls et a réitéré son engagement « d’apporter un toit » à « toutes celles et ceux qui sont aujourd’hui sans-abri ».

Après une fin d’année marquée par des réformes économiques, il a déclaré vouloir faire de l’année 2018 « l’année de la cohésion de la nation » ; cohésion qui doit passer, selon lui, par l’école, le travail – qui est « au cœur de notre société » et qu’il « défendra sans relâche » –, la recherche, la culture.

« Je crois dans la réussite, les succès. Mais que sont ces succès si ce ne sont que ceux de quelques-uns ? » a-t-il questionné, mettant en avant la nécessité de « repenser un grand projet social » et évoquant « l’esprit de conquête » et le besoin d’une « renaissance française » . « Vous appartenez à un collectif plus fort et plus grand que vous », a-t-il déclaré avant de réclamer : « Notre cohésion nationale dépend aussi de votre engagement, demandez-vous chaque matin ce que vous pouvez faire pour le pays ».