Le président gabonais Ali Bongo Odimba sur l’île Seguin, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), le 12 décembre 2017. / LUDOVIC MARIN/AFP

Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, a annoncé, dimanche 31 décembre 2017, vouloir mettre en œuvre « un changement radical de gouvernance » et faire de la « cohésion » des Gabonais « son ambition », lors de ses vœux pour le Nouvel An.

« Je suis déterminé à tout mettre en œuvre pour raffermir notre unité, retrouver notre cohésion. La cohésion, c’est […] mon ambition pour le Gabon », a-t-il déclaré depuis la présidence, sur le front de mer de Libreville.

« C’est un changement radical de gouvernance que j’entends mettre en œuvre et qui s’appuie lui-même sur un changement radical de méthode », a affirmé le chef de l’Etat, détaillant des mesures « à impact immédiat » qu’il compte prendre. Parmi elles, l’« exonération temporaire de cotisations sociales pour toute création nette d’emploi », la gratuité des frais d’accouchement, la création de puits équipés de pompes à eau dans chaque regroupement de villages du pays et l’amélioration des conditions d’éducation.

« Société de la méritocratie »

Le pays pétrolier traverse depuis 2015 une crise économique – aggravée par la baisse des prix du brut – se traduisant par une hausse du chômage, des grèves, des entreprises qui tournent au ralenti ou mettent la clé sous la porte.

Le président gabonais a déclaré que « des élections législatives [prévues avant la fin d’avril 2018] seront organisées », car, « en démocratie, la compétition a lieu, non pas dans les rues, mais dans les urnes, dont il faut toujours respecter le verdict ».

Depuis l’élection présidentielle mouvementée de 2016, dont il est sorti vainqueur, son principal opposant Jean Ping n’a cessé de marteler qu’il en contestait les résultats, au gré de meetings et de marches, ainsi qu’en exprimant ses vœux, parallèles, dimanche.

« En 2018, je vous invite à vous exprimer […] par un bulletin de vote, quel qu’il soit », a répété Ali Bongo Ondimba, ajoutant que c’était un geste de « vitalité démocratique », signifiant une « cohésion politique pleinement retrouvée ».

Dans son allocution, retransmise sur six chaînes de radio et de télévision gabonaises, M. Bongo a enfin assuré vouloir « bâtir une société de la méritocratie », estimant que les Gabonais « ne sont pas satisfaits de leur administration ».

Le Gabon est dirigé depuis 2009 par Ali Bongo Ondimba, fils d’Omar Bongo, président de 1967 à sa mort en 2009.