Pour intégrer le cursus de « composition de musique à l’image » du Conservatoire national supérieur de Paris, l’examen d’entrée est très sélectif. / GEGEOURS/CC BY 2.0

« Des étudiants avaient un véritable talent et l’envie de composer pour le cinéma, mais ne possédaient ni les codes ni la culture ­cinématographiques. » De ce constat de Bruno Mantovani, directeur du Conservatoire national supérieur de musique et danse (CNSMD) de Paris, est né en 2012 le cursus de « composition de musique à l’image », qui se déroule en un an, voire deux ans sur avis du professeur. Pour y entrer sont exigés de « très importants prérequis », ­reconnaît-il, les candidats devant « déjà avoir un diplôme au conservatoire ou dans des écoles comparables » et réussir un examen d’entrée sélectif – seul un candidat sur trois est accepté. Parmi les heureux élus, Stanislas Makovskiy, 29 ans, formé au conservatoire de ­Moscou ou Lee Minwhee, musicienne et chanteuse diplômée de musicologie en Corée du Sud, « attirée par le bagage théorique » proposé à Paris.

Aspects techniques et juridiques

Aux cours d’histoire du cinéma, le conservatoire ajoute des ateliers de composition et aborde même les aspects techniques ou juridiques. Pour Alexandre Lecluyse, diplômé en juin, l’atout de la formation ­réside aussi dans les opportunités qu’elle offre. « La moitié de mes projets professionnels ont été possibles grâce au conservatoire, dit-il. Mais c’est un cursus ­encore jeune, qui est amené à développer son réseau. »

Pour Bruno Mantovani, directeur du CNSMD, « l’idée à long terme est d’encourager nos élèves à voyager davantage »

L’enjeu de ce rayonnement est très présent dans l’esprit de Bruno Mantovani, pour qui « l’idée à long terme est d’encourager nos élèves à voyager davantage et à avoir une vision un peu plus internationale ». Si d’autres formations en composition de musique à l’image existent, au CNSMD de Lyon et à l’école ­Cortot, Alexandre Lecluyse insiste sur le fait qu’il n’y a « pas de voie royale pour réussir : à peine un tiers des compositeurs qui marchent très bien aujourd’hui sont passés par des conservatoires. C’est avant tout une ­histoire de rencontres », conclut-il.