Capture d’écran du site Météo France. / Météo France

A peine les forts vents de Carmen s’étaient-ils déplacés vers le centre de l’Europe, mardi 2 janvier, qu’une nouvelle perturbation était annoncée sur les côtes atlantiques françaises, avec des vents pouvant atteindre « 110 à 120 km/h sur le littoral et jusqu’à 110 km/h dans les terres », selon les prévisions de Météo France.

Cette nouvelle dépression, attendue dans la nuit de mardi à mercredi, a été nommée Eleanor. Conjuguée à d’importants coefficients de marée (107 jeudi), elle pourrait engendrer des risques de submersion au moment des pleines mers, notamment dans la Manche et sur la côte atlantique.

Les rafales de Carmen, qui ont balayé, lundi après-midi, la Bretagne, puis le littoral aquitain, ont dépassé, pour certaines, les 130 km/h – 90 km/h à l’intérieur des terres dans la Loire, l’ouest du Bassin parisien, la Normandie –, avec, en mer, des creux de 5 mètres. Mais c’est en Corse que les vents les plus puissants se sont fait sentir, atteignant même 180 km/h au cap Corse, dans le nord de l’île.

Mardi matin, seule la Gironde était toujours placée en vigilance orange en raison des risques de crue et d’inondation sur la confluence Garonne-Dordogne, et plus de la moitié des départements français étaient en vigilance jaune pour vents violents et risques d’inondation.

Un mort dans les Pyrénées-Atlantiques

Le bilan humain reste faible, un homme d’une soixantaine d’années ayant été tué, dimanche, par la chute d’un arbre sur sa voiture, à Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques). Sur les dizaines de milliers de foyers privés d’électricité dans tout l’ouest de la France, 11 000 restaient sans courant, essentiellement en Aquitaine et en Bretagne, mardi matin, selon Enedis. Une éolienne de 62 mètres de haut s’est effondrée à Bouin (Vendée), sectionnée à la base, et de nombreuses toitures ont été emportées ou endommagées.

Qualifiée de « tempête hivernale classique » par Emmanuel Demaël, prévisionniste à Météo France, et d’une intensité comparable à Ana (11-12 décembre 2017) et à Bruno (26 décembre), Carmen n’est « pas quelque chose d’exceptionnel », la France connaissant « entre deux et cinq tempêtes hivernales » chaque année. 

Au plus fort de la tempête Ana, le premier épisode dépressionnaire de l’hiver, 120 000 foyers français s’étaient retrouvés sans électricité, selon les chiffres communiqués par Enedis. Dans les Hauts-de-France, plusieurs milliers de foyers avaient dû supporter une coupure de courant de plus de vingt-quatre heures, par des températures avoisinant 0 °C.

Des températures exceptionnellement douces

Fin décembre, Bruno avait balayé tout le Grand Ouest. Plages interdites d’accès à Biarritz, manèges et animations de Noël fermés par mesure de précaution à Bayonne, rafales de vent jusqu’à 140 km/h enregistrées dans le Finistère… La deuxième tempête hivernale avait sévi sur tout le littoral. Mais, à la différence de Carmen, l’épisode avait coïncidé avec des coefficients de marée assez faibles, limitant les risques de submersion.

Ces phénomènes météorologiques intenses se conjuguent par ailleurs avec des records de douceur pour les températures. La station de Paris-Montsouris a enregistré 15,1 °C dimanche 31 décembre, faisant du dernier jour de l’année 2017 le plus chaud depuis le début des mesures, en 1872. A l’échelle de la France métropolitaine, la moyenne de la température a également battu, avec 11 °C, le précédent record de 2006 (10,5 °C), a précisé à l’AFP Patrick Galois, prévisionniste à Météo France. « En général, quand on a des dépressions tempétueuses, elles sont générées par des courants océaniques qui véhiculent la douceur sur l’Europe », a-t-il précisé.