Paul Manafort, le 11 décmebre 2017. / SUSAN WALSH / AP

L’« enquête russe » n’a pas fini de rythmer la présidence de Donald Trump. Son ancien directeur de campagne, Paul Manafort, a déposé plainte contre le procureur spécial Robert Mueller mercredi 3 janvier, jugeant qu’il avait outrepassé son autorité légale dans « l’enquête russe » qu’il dirige.

Les poursuites, déposées au civil auprès d’un tribunal du district de Columbia, dans l’Etat de Washington, impliquent Robert Mueller et le ministre adjoint de la justice, Rod Rosenstein, qui l’a nommé procureur spécial en mai afin de diriger l’enquête sur les ingérences russes dans l’élection présidentielle états-unienne et les soupçons de collusion entre l’équipe de campagne de Donald Trump et Moscou.

Paul Manafort et son associé Rick Gates ont été inculpés en octobre de douze chefs d’accusation, dont conspiration contre les Etats-Unis et blanchiment d’argent dans le cadre de cette enquête.

Abandon des poursuites réclamé

L’affaire russe a commencé en 2015, lorsque le renseignement américain fait état d’une première intrusion russe dans le réseau numérique du Parti démocrate. Une première enquête avait été ouverte en juillet 2016 par le FBI, mais elle n’a pas été confirmée publiquement par son directeur, James Comey, que le 30 mars 2017, devant une commission parlementaire.

Donald Trump, élu le 8 novembre 2016 et investi le 20 janvier 2017, rencontrera par deux fois James Comey, exigeant de lui sa « loyauté » et lui suggérant d’abandonner les pistes concernant Michael Flynn, son conseiller à la sécurité nationale.

Le 9 mai, Donald Trump a démis James Comey de ses fonctions de directeur du FBI, provoquant de nombreuses craintes sur un possible abandon de l’enquête. Mais la nomination de Robert Mueller comme procureur spécial chargé de l’enquête le 17 mai a abouti, plusieurs mois plus tard, à trois premières inculpations, dont celle de Paul Manafort.

Ce dernier accuse désormais Rod Rosenstein d’avoir outrepassé ses prérogatives en donnant au procureur spécial Robert Mueller « carte blanche pour enquêter et engager des poursuites pénales en lien avec tout qu’il pourrait trouver ». M. Manafort demande en conséquence l’abandon des poursuites à son égard. Son porte-parole s’est refusé à tout commentaire.