Attribué au groupe djihadiste Boko Haram mais non revendiqué, un attentat-suicide dans une mosquée à la frontière entre le Nigeria et le Cameroun a fait au moins 14 morts, mercredi 3 janvier au matin, a-t-on appris de sources sécuritaires concordantes.

Un homme s’est fait exploser peu avant la première prière du matin au milieu des fidèles musulmans dans un lieu de culte de Gamboru, dans l’Etat du Borno, selon des membres des milices civiles.

« Pour l’instant, 14 corps ont été sortis des décombres de la mosquée, dans le quartier d’Unguwar Abuja, qui a été totalement détruite par l’explosion », a rapporté l’un d’eux, Umar Kachalla, qui combat Boko Haram aux côtés de l’armée nigériane. Mais le bilan pourrait s’alourdir : « Seul le muezzin a survécu et nous pensons qu’il y a beaucoup plus de victimes sous les décombres. »

Attaques sporadiques dans la région

Gamboru, grande ville marchande au carrefour du Nigeria et du Cameroun, était tombée aux mains du groupe djihadiste en août 2014. Malgré la reprise de la ville en septembre 2015, avec l’aide de l’armée tchadienne, les combattants de Boko Haram continuent de mener des attaques sporadiques sur les villages alentour et les routes de la région.

Mardi 2 janvier, le chef de file historique du groupe, Abubakar Shekau, a diffusé une vidéo dans laquelle il revendique une série d’attaques commises au mois de décembre 2017, notamment à Maiduguri, aux environs de Gamboru et à Damboa.

Le président nigérian, Muhammadu Buhari, a affirmé dans son discours de la nouvelle année que le pays « en a fini avec Boko Haram », mais le nombre d’attaques, d’attentats et de raids sur les postes militaires a fortement augmenté ces deux derniers mois. Il y a deux ans, le chef de l’Etat avait affirmé que Boko Haram était « techniquement défait ».

L’insurrection qui ravage le nord-est du Nigeria a fait plus de 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009 et la région fait face à une très grave crise alimentaire et humanitaire.