C’est un poncif tenace qui caractérise la ville de Londres : les montants exorbitants de ses loyers. Après huit ans de hausse, la tendance semble s’inverser. Les prix de l’immobilier résidentiel ont enregistré un coup de frein en 2017 au Royaume-Uni et ont même légèrement reculé à Londres sur fond d’incertitudes quant au Brexit, révèle une étude publiée jeudi 4 janvier.

Selon les chiffres de la banque mutualiste Nationwide, qui font référence dans le pays, le prix moyen d’un bien immobilier a progressé de 2,6 % dans le pays l’an passé, loin de la hausse de 4,5 % de 2016. Les prix dans la capitale ont quant à eux reculé de 0,5 % en moyenne au quatrième trimestre sur un an, Londres étant la seule région à connaître une baisse en 2017.

« Londres a subi un ralentissement particulièrement marqué, avec la première baisse annuelle en huit ans », souligne Robert Gardner, économiste chez Nationwide. C’est en outre la première fois depuis 2004 que Londres affiche la plus mauvaise performance de l’ensemble des régions britanniques.

Deux fois plus cher à Londres

L’étude note de grandes disparités régionales, remarquant notamment qu’il est de plus en plus difficile de trouver un logement dans Londres et plus généralement dans le sud-est de l’Angleterre. Ces zones restent inabordables pour de nombreuses personnes ou nécessitent d’importants emprunts pour financer les achats immobiliers.

Le prix moyen d’une maison ou d’un appartement à Londres s’est établi à 470 922 livres (530 071 euros) au quatrième trimestre de 2017, soit plus du double de la moyenne nationale, qui s’élève à 211 433 livres.

Pour l’année 2018, Nationwide s’attend à un nouveau ralentissement du marché au plan national, avec des prix prévus en hausse très modeste de 1 %. La banque souligne que les performances dépendront en grande partie de l’activité économique et de l’impact du Brexit, qu’il est encore difficile d’anticiper selon elle.

Les pouvoirs publics s’attendent à une croissance économique de 1,4 % en 2018 au Royaume-Uni, freinée par la consommation des ménages et par la toujours faible productivité dans le pays.