Emmanuel Macron s’exprimait jeudi 4 janvier devant le corps diplomatique. / LUDOVIC MARIN / AFP

Emmanuel Macron poursuivait, jeudi 4 janvier, le marathon des vœux de début d’année en s’adressant, cette fois, au corps diplomatique. Le chef de l’Etat, qui n’a fait aucune annonce particulière, a rappelé les positions de la France sur les grands sujets internationaux et diplomatiques.

  • En Syrie, « sortir des postures morales »

Le président a averti que la crise syrienne ne pourrait être réglée par « quelques » puissances seulement, avec une opposition « désignée » de l’extérieur, dans une allusion au processus d’Astana associant Russie, Iran et Turquie.

« Nous devons sortir de postures morales qui parfois nous impuissantent [sic] mais nous devons aussi sortir de concessions faites à certaines puissances qui pensent qu’à quelques-uns, reconnaissant une partie d’une opposition désignée depuis l’extérieur, ils pourraient régler de manière stable et durable la situation en Syrie », a-t-il asséné.

« La responsabilité des Nations unies, des puissances de la région, de l’Europe, des Etats-Unis dans ce contexte est grande et je compte pleinement m’y engager pour (…) réussir à construire la paix en Syrie », a poursuivi le chef de l’Etat, qui plaide depuis des mois pour la création d’un groupe de contact sur la Syrie incluant les membres permanents du Conseil de sécurité et les pays de la région.

  • Sur la Corée du Nord, « le rôle tout particulier » de la Chine

Emmanuel Macron a rappelé « l’attachement de la France » au traité de non-prolifération nucléaire, et en a appelé à la Chine, acteur régional central, pour aider à la pacification des relations avec la Corée du Nord.

Le chef de l’Etat, qui effectue une visite d’Etat en Chine de dimanche à mardi, a déclaré que son voyage en Chine visait notamment à créer un « un partenariat stratégique global sur les grands défis actuels » entre Paris et Pékin.

« Nous poursuivrons ainsi avec vigueur la recherche d’une solution politique mettant un terme aux provocations de la Corée du Nord et ouvrant la voie à la dénucléarisation de la péninsule coréenne », a-t-il ajouté, soulignant l’importance d’exercer des « pressions graduées » pour « recréer des canaux de discussions avec la Corée du Nord ».

  • Veiller à la « normalisation de la situation » en Irak

Le président a déclaré qu’il faudrait être « vigilant » à ce qu’il n’y ait « aucune déstabilisation en Irak liée à des puissances extérieures ». Il faut « permettre d’organiser au mois de mai prochain des élections libres » et « permettre d’ici là au premier ministre [Haïder] Al-Abadi de construire un Etat stable, d’apaiser la situation dans son pays », notamment avec « la partie kurde », a déclaré le chef de l’Etat.

Insistant sur le caractère « indispensable » d’une « normalisation progressive de la situation », d’une « démilitarisation des milices non reconnues », Emmanuel Macron a déclaré que l’Irak devait être « aidé dans cette entreprise par l’ensemble des puissances internationales ». « Ce sera notre rôle, à la fois pour accélérer les opérations de déminage, de stabilisation et tout ce qui permettra d’aller vers des élections libres et qui, dans le respect même de la Constitution d’Irak, permet une solution politique inclusive et la stabilité durable dans ce pays. »

  • Fin de la première guerre mondiale, 80 chefs d’Etat invités

Le président de la République a annoncé qu’il allait inviter quelque 80 dirigeants des pays belligérants pour célébrer, le 11 novembre, le centenaire de la fin de la première guerre mondiale.

Par ailleurs, Emmanuel Macron a annoncé l’organisation, début 2019, d’une conférence sur les peuples premiers, qui associera l’Unesco. M. Macron s’est réjoui que « sur l’initiative du ministre d’Etat [Nicolas] Hulot, nous puissions engager début 2019 une conférence sur les peuples premiers », évoquant « un travail important pour éveiller cette conscience essentielle dans nombre de nos pays ».