Rick Hall lors de la cérémonie des Grammy Awards, à Los Angeles, le 25 janvier 2014. / Todd Williamson / Todd Williamson/Invision/AP

L’Américain Rick Hall, producteur de musique blanc devenu un grand nom de la soul, est décédé à 85 ans dans sa ville de Muscle Shoals, petite cité de l’Alabama à laquelle il donna une envergure internationale.

L’auteur est mort mardi des suites d’un cancer près du célèbre studio Fame qu’il avait fondé, a annoncé sa famille mercredi 3 janvier dans un communiqué. « Nous espérons que le groupe de musique du paradis est prêt. Si non, il va y avoir un problème », lui a-t-elle rendu hommage.

Rick Hall fit de son studio un lieu incontournable de la musique soul aux Etats-Unis. Il produisit, entre autres, Otis Redding, Little Richard ou Aretha Franklin, qui avait notamment enregistré l’un de ses premiers succès, « I Never Loved a Man (the Way I Love You) » chez Fame.

« Je me sens Noir »

La réussite et l’influence dans le milieu afro-américain de ce producteur qui connut une enfance baignée dans la pauvreté est d’autant plus remarquable qu’elles se bâtirent dans l’Alabama ségrégationniste. « Je suis un des leurs. Je me sens Noir », expliqua un jour Rick Hall à la télévision.

D’abord attiré par la musique country, il trouva des passerelles naturelles avec la soul, deux genres pourtant racialement marqués aux antipodes.

« Les chansons country et soul », détaillait ainsi le producteur au magazine No Depression, « parlent souvent de grandir comme un pouilleux, d’essayer de se forger une vie meilleure, d’amour sans espoir ».