“Regardez-moi” 1962, de Malick Sidibe. / MALICK SIDIBE

LES CHOIX DE LA MATINALE

Pour ce dernier week-end des vacances de Noël, nous vous proposons plusieurs sorties à faire en famille.

ARTS FORAINS. Manèges à l’ancienne et instruments mécaniques, à Paris

Le manège propulsé par des vélos au Musée des arts forains. / Musée des arts forains

Le Musée des arts forains, d’habitude accessible uniquement sur réservation, ouvre comme chaque année exceptionnellement ses portes autour des vacances de Noël, pour un « festival du merveilleux » consacré cette année aux instruments de musique mécaniques.

Ce week-end est donc la dernière occasion pour profiter, en famille ou tout seul, de ce musée pas comme les autres, plein d’attractions enchanteresses, où les objets exposés sont faits pour servir, notamment des manèges anciens dont un qui date du XIXe siècle et qui est propulsé par des bicyclettes. Le tout ponctué, toute la journée, d’illuminations et de spectacles de magie, de musique ou de cirque. Claire Guillot

Musée des arts forains. Jusqu’au dimanche 7 janvier, de 10 heures à 18 heures. 14 € pour les adultes, 6 € pour les enfants. 1 ticket attraction pour chaque entrée. 53, av. des Terroirs de France, Paris-12e. Mo Cour Saint-Emilion.

CONCERTS. « Jazzy Poppins », par le Duke Orchestra de Laurent Mignard, au Pan Piper

Jazzy Poppins
Durée : 01:04

Début septembre 1964, dans un studio de Chicago, Duke Ellington et son big band (avec notamment les trompettistes Cat Anderson et Cootie Williams, les saxophonistes Johnny Hodges et Paul Gonsalves, le batteur Sam Woodyard) enregistrent douze compositions des frères Richard et Robert Sherman, qui ont signé une vingtaine d’instrumentaux et de chansons du film Mary Poppins, de Robert Stevenson. Une production des studios Walt Disney, comédie musicale avec Julie Andrews qui mêle prises de vues réelles et animation. Le film est sorti fin août 1964. Le disque Duke Ellington Plays Mary Poppins, publié début 1965, porte la partition originale vers des hauteurs swing (Chim Chim Cheree, Feed the Birds, rappel du style jungle de la fin des années 1920, Jolly Holiday ou Supercalifragilisticexpialidocius).

Le trompettiste, compositeur, arrangeur et chef d’orchestre Laurent Mignard, qui avec le Duke Orchestra fait régulièrement revivre la musique d’Ellington, des thèmes les plus connus à des œuvres plus rares, proposera donc, du 5 au 7 janvier, au Pan Piper, à Paris, de (re)découvrir cette Mary Poppins ellingtonienne, avec en plus les versions françaises des chansons qui avaient été écrites par l’auteur et producteur de disques Lucien Adès. Elles seront interprétées par la comédienne et chanteuse Sophie Kaufmann.

Le spectacle, avec décor, qui mêle des éléments du roman de Pamela Lyndon Travers et du film de Stevenson, est annoncé pour tous les publics, à partir de 5 ans. Sylvain Siclier

Pan Piper, 2-4, impasse Lamier, Paris-11e. Mo Philippe-Auguste, Charonne. Vendredi 5 janvier, à 20 h 30 ; samedi 6 et dimanche 7, à 14 h 30 et 17 h 30. 32 €, 16 € moins de 16 ans.

DANSE. « Tutu » rhabillé par Philippe Lafeuille, à Paris

« Tutu », de Philippe Lafeuille par les Chicos Mambo, à Bobino.

Parce que le tutu est une valeur éternelle et fait fantasmer tout un chacun, le spectacle Tutu, chorégraphié et mis en scène par Philippe Lafeuille, est évidemment un incontournable de la garde-robe des fans de danse (mais pas que).

Lesté du prix du public Avignon off 2015, ce divertissement interprété par la troupe d’hommes des Chicos Mambo en fait voir au tutu mais aussi aux mythes de l’art chorégraphique. Ceux pour qui la danse ne saurait rester les deux pieds dans le même chausson se risquent ici dans un remix de ballet classique, de tango, de Pina Bausch, de la danse des canards et j’en passe, s’amusant de tout avec talent et le sourire.

L’ensemble des vingt tableaux se joue évidemment en tutu, de toutes les couleurs et longueurs, arboré en leggings, en chapeau, en collier et en bracelets. Ce mille-feuille de tulle, véritable total look, fait le chic de ce show drôle et déluré qu’est Tutu, créé en 2014 pour fêter les 20 ans de la compagnie Chicos Mambo. Rosita Boisseau

« Tutu », de Philippe Lafeuille par les Chicos Mambo. Les 5 et 6 janvier, à 19 heures Jusqu’au 14 janvier. Bobino, 14-20, rue de la Gaîté, Paris 14 °. Mo Gaîté, Edgar Quinet. De 22 € à 52 €. Réservations : Bobino.fr. Tél. : 01-43-27-24-24.

CIRQUE. « Slava’s Snowshow », de Slava Polounine

Slava’s snowshow. / DR

Il y a des paillettes de papier blanc au sol. Il a neigé, il pleuvra bientôt, puis une nouvelle bourrasque de flocons s’abattra avant qu’un grand vent ne souffle une tornade d’énormes ballons multicolores. Toutes les saisons ont rendez-vous dans le spectacle Slava’s Snow Show, mis en scène par le clown et acteur russe Slava Polounine, 67 ans, qui fête les vingt-cinq ans de ce succès international à Paris.

En vedette, le personnage d’Assisyai, figure émouvante et drôle dont le gros nez aussi rouge que ses chaussons en peluche fait ressortir le jaune poussin de son Babygro. Perpétuellement étonné, il dialogue avec un portemanteau, se trouve pris en sandwich entre deux énormes téléphones tout aussi pelucheux que lui. Il fait aussi bonne compagnie avec une famille de clowns, verts ceux-là, dont les bonnets aux longues oreilles sont raccord avec leurs pieds immenses. Lorsque ce petit monde, dont la petite fille de Slava, se plante devant le public, il suffit de très peu de chose pour qu’il nous embarque dans un monde parallèle où l’on se plie et déplie comme un accordéon.

En tournée depuis vingt-cinq ans, ce grand show, qui réussit à marier la poésie la plus fine et le divertissement le plus spectaculaire, reste toujours aussi vif. Il fait aussi exploser le fameux quatrième mur en lâchant sa troupe dans le public et en faisant participer les spectateurs dans un immense éclat de joie. Inoubliable, la séquence où toute la salle, depuis le premier jusqu’au dernier rang, déplie une toile blanche de gaze qui va rassembler tout le monde dans ses fils. Aussi jouissif, le tableau final qui libère enfants et parents pour jouer au ballon avec les acteurs. Slava’s Snowshow est bien parti pour devenir un mythe. R. Bu

Slava’s Snowshow, de Slava Polounine. Jusqu’au 7 janvier 2018, 13e Art, Paris 13e. Mo Place d’Italie. De 28 € à 74 €.

EXPOSITION. A la Monnaie de Paris, des pièces qui brillent et des maisons-prisons

Joana Vasconcelos, La Théière, 2010. Courtesy Avenport Investment / Joana Vasconcelos/ADAGP/ Monnaie de Paris-Aurélien Mole

Après six ans de travaux, la Monnaie de Paris, où on fabrique des pièces sans discontinuer depuis plus de mille ans, a rouvert ses portes fin 2017. Pourquoi ne pas visiter ce week-end les cours en enfilade du majestueux palais Conti et le nouveau musée dans son impressionnant site classé en bord de Seine ?

Le nouveau parcours mêle toute l’histoire du monnayage, créé en 864 par Charles le Chauve, et l’usine : les visiteurs peuvent assister à la frappe en temps réel au travers des baies vitrées. Les espaces d’exposition temporaires, qui avaient eux ouvert dès 2014 dans les anciens salons d’apparat, abritent jusqu’au 28 janvier « Women House », un parcours d’artistes totalement féminin, qui interrogent avec humour ou ironie l’assignation trop systématique de la femme à l’espace domestique. Chez Cindy Sherman, Helena Almeida ou Valie Export, la maison se fait souvent prison.

Monnaie de Paris, 11, quai de Conti, Paris 6e, Mo Pont Neuf, Odéon. Du mardi au dimanche, de 11 heures à 19 heures. Nocturne jeudi jusqu’à 21 heures. Musée de 6 € à 11 €, exposition « Women House » de 8 € à 12 €, billet groupé 16 €. Tarifs famille, gratuité pour les moins de 18 ans.

PHOTOGRAPHIE. Les images dansantes de Malick Sidibé

A la Fondation Cartier, « Malick Sidibé, Mali Twist », est une exposition chaleureuse et dansante. A l’image du Mali des années 1960 qu’a immortalisé le grand photographe mort en 2016, qui a commencé sa carrière dans le mouvement de libération des mœurs suivant l’indépendance en 1960.

D’abord attaché aux « surprise-parties », il photographie la jeunesse qui veut s’amuser et danser, fascinée par la musique occidentale et habillée comme ses idoles, rockers ou yé-yé. Après la soirée fréquentée par les clubs de jeunes aux noms hauts en couleur, le photographe passe la nuit à tirer ses photos en petit format, qu’il colle sur des carnets et affiche devant son studio, et que les danseurs viennent commander.

Ses images pleines d’humour, qu’on déguste accompagné d’une bande-son de l’époque, montrent garçons et filles en pantalons pattes d’eph’ et lunettes géantes. Puis vient le temps des portraits de studio et des gens endimanchés qui posent avec leur accessoire favori, Mobylette ou poste de radio. Au côté des tirages modernes, qui ont fait la joie des collectionneurs, l’exposition rassemble aussi de rares photos d’époque. Cl. G.

« Malick Sidibé, Mali Twist », Fondation Cartier pour l’art contemporain, 261, Boulevard Raspail, Paris-14e. Mo Raspail. Jusqu’au 25 février. Du mardi au dimanche, de 11 heures à 20 heures. 8,50 € et 12 €, gratuit pour les moins de 13 ans.