Elle faisait partie des sociétés pointées du doigt dans les « Paradise papers », révélés il y a deux mois par l’ICIJ (Consortium international des journalistes d’investigation). Une société appartenant en partie au chanteur Bono a acquitté 53 000 euros d’impôts qu’elle avait évité de verser, a annoncé vendredi l’administration fiscale lituanienne.

En 2007, Bono, figure de la lutte contre la pauvreté dans le monde, avait pris des parts dans une société maltaise qui avait acheté un centre commercial dans la ville lituanienne d’Utena. Or, cet investissement avait non seulement transité par l’intermédiaire de discrètes sociétés-écrans installées à Malte puis à Guernesey, mais avait aussi violé les règles fiscales lituaniennes, à l’insu du chanteur de U2.

C’est ce qu’affirmaient des experts fiscaux lituaniens sur la base des documents soumis par le journal lituanien 15min – partenaire de l’ICIJ – en soulignant notamment l’usage de prêts douteux entre sociétés et une sous-évaluation immobilière grossière du centre commercial. L’administration fiscale lituanienne avait ouvert une enquête qui s’est terminée à la fin de l’année.

La société concernée, Nude Estates 2, a suivi les « recommandations » du service lituanien enquêtant sur des opérations d’optimisation fiscale et a versé 34 000 euros d’impôt sur le revenu. Elle a également payé 19 000 euros d’amende pour le retard de paiement, a fait savoir la porte-parole de l’Inspection fiscale, Ruta Asadauskaite, à l’Agence France-Presse.

« Totalement écœuré »

La participation de Bono à la société incriminée avait été révélée par les « Paradise papers », mais les différents acteurs du dossier avaient assuré que le chanteur était un investisseur « minoritaire » et « passif » du centre commercial.

A l’époque, le rockeur irlandais, Paul David Hewson de son vrai nom, s’était déclaré « totalement écœuré si, même en tant qu’investisseur minoritaire et passif », son « nom a pu être mêlé à quelque chose d’un tant soit peu illégal ».