Twitter a affirmé le 5 janvier son refus de supprimer les comptes ou les messages des dirigeants politiques. / Regis Duvignau / REUTERS

Twitter a fait part, vendredi 6 décembre, de son refus de supprimer les comptes ou les messages des responsables politiques, même si ces derniers sont « controversés ». Reconnaissant qu’il y a de « nombreux débats » sur le sujet, le réseau social explique sur son blog officiel souhaiter « apporter [son] point de vue ».

Et d’assurer « travailler dur pour rester neutre ». « Bloquer un dirigeant (…) ou supprimer ses tweets controversés reviendrait à dissimuler des informations importantes auxquels les gens doivent avoir accès [pour en] débattre. » La plateforme explique néanmoins « examiner les tweets de dirigeants en prenant en compte le contexte politique » et « appliquer [ses] règles d’utilisation en fonction » de cela.

« @jack is #complicit »

Le groupe ne nomme aucun responsable en particulier mais répond implicitement aux nombreuses critiques appelant à supprimer les posts du président des Etats-Unis, Donald Trump, qui s’exprime quotidiennement au travers de tweets à la tonalité souvent agressive à l’encontre, notamment, d’autres pays ou d’autres dirigeants.

Dernier exemple marquant, il a adressé mardi une menace à peine voilée à son homologue nord-coréen Kim Jong-un :

« Le leader nord-coréen Kim Jong-un vient d’affirmer que le bouton nucléaire est sur son bureau en permanence (…) informez-le que moi aussi j’ai un bouton nucléaire mais il est beaucoup plus gros et plus puissant que le sien, et il fonctionne ! »

Quelques heures plus tard, un groupe de militants baptisé « Resistance SF » avait projeté sur la façade du siège de Twitter à San Francisco, ce slogan visant le patron fondateur du groupe Jack Dorsey : « @jack is #complicit » (« complice »), pour protester contre le fait que les modérateurs du réseau laissent Donald Trump s’y exprimer, alors même qu’ils bloquent régulièrement des comptes ou suppriment des messages enfreignant ses règles d’utilisation (appels à la violence, apologie du terrorisme etc.).

Deux sénateurs démocrates ont également demandé jeudi au patron des services américains de renseignement d’évaluer les risques que représentent pour la sécurité nationale des Etats-Unis les tweets de Donald Trump au sujet de la Corée du Nord.