Après des années d’accalmie, la Casamance, région du sud du Sénégal où une rébellion est active depuis 35 ans, a connu samedi 6 janvier un regain de violence inattendu. Treize jeunes qui coupaient du bois ont été tués par une bande armée. « L’attaque a également fait sept blessés et un jeune a réussi à s’échapper », a détaillé à l’Agence France-Presse le colonel Abdou Ndiaye, porte-parole de l’armée.

Le président Macky Sall, condamnant un acte « d’une rare barbarie », a aussitôt convoqué le Conseil national de sécurité, a annoncé le secrétaire général du gouvernement dans la nuit de samedi à dimanche. Le chef de l’Etat a « ordonné que les auteurs (…) soient recherchés et traduits en justice », et il a dépêché une délégation ministérielle qui se rendra sur place dimanche « pour évaluer la situation sécuritaire et présenter en même temps les condoléances de la nation aux familles éprouvées ».

Des milliers de victimes

L’attaque s’est produite dans l’après-midi dans une forêt proche de la frontière avec la Guinée-Bissau, à une vingtaine de kilomètres de la capitale, Ziguinchor, région agricole et touristique séparée du reste du Sénégal par la Gambie. L’armée a déployé une compagnie de quelque 150 parachutistes munis de véhicules pour évacuer les victimes et traquer les assaillants.

Les corps sans vie ont été transportés à la morgue de l’hôpital régional, où ont également été acheminés les blessés et où de nombreuses familles se sont réunies, selon l’Agence de presse sénégalaise APS (officielle). « Ils auraient dépassé la zone tampon séparant les positions de l’armée sénégalaise de celles des combattants du MFDC (Mouvement des forces démocratiques de Casamance), la rébellion indépendantiste armée », a expliqué l’APS, sans citer de source.

« Il est trop tôt pour dire si les assaillants font partie du MFDC, l’enquête le dira », a déclaré le colonel Ndiaye, alors que les insurgés sont divisés en plusieurs factions. La rébellion pour l’indépendance de la Casamance, qui dure depuis décembre 1982, a fait des milliers de victimes civiles et militaires, ravagé l’économie de la région et poussé de nombreux habitants à fuir. Une accalmie perdure sur le terrain depuis plusieurs années alors que les tractations de paix se sont multipliées depuis l’arrivée au pouvoir du président Macky Sall en 2012.