Le 11 janvier 2015, plusieurs millions de personnes, chefs d’Etats et anonymes, avaient défilé à Paris et dans les grandes villes pour dénoncer l’attentat commis quelques jours plus tôt à Charlie Hebdo et à l’Hyper Cacher, à Paris. Trois ans après ces attaques terroristes qui ont causé 17 morts et qui ont marqué la France, les hommages se font discrets et en ordre dispersé.

Pas de discours

Emmanuel Macron doit se rendre dimanche 7 janvier sur les différents lieux parisiens des attaques. Les hommages commenceront à 11 heures devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, dans le XIe arrondissement de Paris, où onze personnes ont été fusillées par les frères Chérif et Saïd Kouachi, puis sur le boulevard Richard Lenoir où un policier a été tué. Ils se poursuivront à 12 heures devant le supermarché Hyper Cacher de la porte de Vincennes où Amédy Coulibaly avait pris des clients en otage, tuant quatre personnes, un jour après avoir abattu une policière à Montrouge.

Les cérémonies devraient être sobres, avec des dépôts de gerbes et une minute de silence, sans discours ni prise de parole du président de la République, qui « ne souhaite pas davantage se mettre en scène », comme l’a expliqué son entourage à France Inter. Selon RTL, il devrait être accompagné par son épouse, Brigitte Macron, et quatre ministres : Gérard Collomb (intérieur), Nicole Belloubet (justice), Françoise Nyssen (culture) et Benjamin Griveaux (porte-parole).

Une journée « Toujours Charlie » controversée

Samedi, une journée de débats et de concerts, intitulée « Toujours Charlie » a été organisée aux Folies Bergères, le Printemps républicain, le Comité Laïcité République et la Licra. Mais cet événement a été controversé en raison de sa défense intransigeante de la laïcité, qui confine, selon ses détracteurs, à la récupération islamophobe.

De leur côté, plusieurs rédacteurs de Charlie Hebdo ont exprimé, dans leurs colonnes et sur Libération, leur malaise face à la récupération du slogan « Je suis Charlie », mais aussi leurs traumatismes et leurs difficultés à travailler dans une ambiance ultra-sécuritaire d’« état de siège » trois ans après l’attentat contre leurs locaux.