LES CHOIX DE LA MATINALE

Côté concerts, la chanteuse jazz Cécile McLorin Salvant est en tournée en France, de Blois à Nîmes en passant par Boulogne-Billancourt, pendant deux semaines, tandis que les Britanniques d’Alt-J feront vibrer Paris et Nantes. Côté studio, le nouvel album des Australiens de King Gizzard & the Lizard Wizard est disponible sur Internet, tout comme le dernier clip de la chanteuse de Detroit Anna Burch.

UNE TOURNÉE : Cécile McLorin Salvant, du 11 au 24 janvier

Cécile McLorin Salvant - You're My Thrill (Official Video)
Durée : 04:49

La programmation jazz de la saison 2018 à La Seine musicale, sur l’île Seguin, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), va débuter par la venue, lundi 15 janvier, de la chanteuse Cécile McLorin Salvant, dans la salle de l’auditorium – celle qui est située sous la coupole de verre à la pointe du bâtiment. Bel écrin pour que l’une des grandes voix du genre puisse déployer son allant vocal et son lyrisme sur le répertoire d’un récent double album, Dreams and Daggers, publié fin septembre 2017. Un recueil de compositions et de nombreux standards qu’elle interprétera en compagnie de son trio, avec Aaron Diehl au piano, Paul Sikivie à la contrebasse et Kyle Poole à la batterie. Si son album mettait en jeu pour quelques thèmes un quartette à cordes, c’est avec cette formule du trio que s’épanouit au mieux son chant dans l’échange musicien. Ce concert francilien est l’un de ceux qui permettront de l’entendre dans quelques salles du 11 au 24 janvier : Cap Cinéma Les Lobis, à Blois (Loir-et-Cher), le 11 ; Cap Cinéma Périgueux (Dordogne), le 12 ; Cap Cinéma Agen (Lot-et-Garonne), le 13 ; Cap Cinéma Rodez (Aveyron), le 14 ; Le Rocher de Palmer, à Cenon (Gironde), le 21 ; Le Parvis, à Tarbes (Hautes-Pyrénées), le 23 et Théatre Christian-Liger, à Nîmes (Gard), le 24. Sylvain Siclier

La Seine musicale, île Seguin, Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Mo Pont-de-Sèvres. Tél. : 01-74-34-53-53. Lundi 15 janvier, à 20 h 30. De 35 € à 65 €.

UN ALBUM : « Gumboot Soup », de King Gizzard & The Lizard Wizard

Jusqu’au dernier jour de l’année 2017, le groupe rock psychédélique King Gizzard & the Lizard Wizard a entretenu le mystère sur le défi qu’il s’était fixé : publier cinq albums studio en douze mois. Le 31 décembre, les Australiens ont donc tenu leur promesse en dévoilant, un mois après Polygondwanaland (mis en ligne gracieusement), ce cinquième opus, intitulé Gumboot Soup et disponible seulement sur leur compte Bandcamp. Onze nouvelles compositions, qui, au même titre que les opus précédents, n’ont rien de chutes de studio ou autres morceaux anecdotiques. Il s’agit même de leur disque le plus varié à ce jour. Car au lieu de développer comme à son habitude un concept sur la longueur d’un album, la formation emmenée par le leader Stu Mackenzie se prête sur chaque chanson à un exercice de style différent et abouti : pop tarabiscotée (Down The Sink), électro planante (Superposition), jazz-prog (The Wheel), voire stoner rock (le décoiffant The Great Chain of Being)… Une vaste palette qui illustrera à n’en pas douter les quatre prochains concerts du septet de rock psyché, annoncés en France du 27 février au 3 mars, dont le Bataclan, à Paris, le 1er mars. Franck Colombani

« Gumboot Soup », de King Gizzard & The Lizard Wizard, en écoute et en téléchargement payant sur Bandcamp.

UNE VIDÉO : « Tea-Soaked Letter », d’Anna Burch

Anna Burch - Tea-Soaked Letter [OFFICIAL MUSIC VIDEO]
Durée : 03:38

En attendant un joli premier album, Quit the Curse, à paraître le 2 février, prenons le thé (détox) avec Anna Burch le temps d’une lettre mélancolique (« Strange the ones you love can bury your body underground », commence la chanson) écrite avec une guitare à l’entrain cristallin. Se désespérant d’un signe amoureux, la chanteuse de Detroit, aperçue au micro de formations pop underground comme Frontier Ruckus ou Failed Flowers, emballe son cafard matinal (filmé par la réalisatrice Ambar Navarro) avec une prestance aigre-douce rappelant les grandes heures des Go Betweens. Stéphane Davet

UN CONCERT : Alt-J, au Zénith de Nantes, le 14 janvier

Le trio britannique Alt-J. / DR

Conforté par le succès de leur excellent troisième album, Relaxer, paru en juin 2017, le trio britannique Alt-J peut désormais prétendre jouer dans des salles de l’envergure de l’AccorHotels Arena (20 000 places). Le concert parisien du jeudi 11 janvier étant complet, il reste des chances d’assister à celui du Zénith de Nantes (capacité 9 000 places) dimanche 14 janvier. Il est d’ailleurs curieux de constater comment les compositions hybrides d’Alt-J, singulière fusion, entre autres, de trip-hop, de folk et de mélodies pop, prennent une nouvelle vie sur des scènes de plus en plus grandes. Gageons que depuis leur premier album, An Awesome Wave, paru en 2012 et écoulé à 1 million d’exemplaires, Joe Newman (guitare/voix), Gus Unger-Hamilton (claviers/voix) et Thom Green (batterie/samples) ont appris à dompter les foules dans les plus gros festivals. F. C.

Zénith de Nantes, ZAC d’Ar Mor, boulevard du Zénith, Saint-Herblain (Loire-Atlantique). Dimanche 14 janvier, à 20 heures. 40 € (cat 1) et 51 € (cat 2). www.altjband.com

A RÉSERVER : Bilal au Duc des Lombards, à Paris, du 24 au 26 février

Le chanteur américain Bilal. / KAWAI MATTHEWS / BILALMUSIC.COM

Né en 1979 à Philadelphie (Pennsylvanie), ville où dans les années 1970 a prospéré une soul music sophistiquée avec arrangements de cordes et de chœurs, le chanteur Bilal a fait ses débuts à la fin des années 1990, une fois installé à New York, où il a suivi des cours de musique, en particulier de jazz. C’est toutefois dans le sillage du renouveau soul (Erykah Badu, Macy Gray, Common, D’Angelo, Maxwell, Van Hunt…), au début des années 2000, que Bilal se fait connaître avec le succès de son premier album, 1st Born Second. Le suivant est refusé par sa maison de disques, qui le considère comme insuffisamment commercial. Le disque connaîtra une vie parallèle sur Internet. Bilal se met en retrait, collabore avec de nombreuses chanteuses et chanteurs. Depuis 2010, trois albums sous son nom ont été publiés et la carrière de Bilal a repris, plus discrètement. En France, ses passages sont guettés par un cercle d’amateurs qui se passent rapidement le mot de sa venue. Pour qui voudrait découvrir son talent vocal, sa musique qui combine soul et jazz à un goût pour l’expérimentation, il est donc prudent de réserver pour une série de six concerts, trois par jours, du 24 au 26 février, au Duc des Lombards, club parisien qui peut recevoir une centaine de personnes. S. Si.

Duc des Lombards, 42 rue des Lombards, Paris-1er. Tél. 01-42-33-22-88. Du samedi 24 au lundi 26 février, à 19 h 30 et 21 h 30. 35 €.