Le drone pliable Karma de GoPro, en Californie en septembre 2016. / JOSH EDELSON / AFP

Et de quatre. Lundi 8 janvier, le fabricant américain de mini-caméras GoPro a annoncé un nouveau plan social, le quatrième depuis début 2016. Et l’arrêt de la production du drone Karma, à peine plus d’un an après un lancement chaotique. La société justifie ces décisions par des ventes décevantes pendant la période des fêtes de fin d’année.

A la Bourse de New York, son action plongeait de plus de 20 % lundi en séance, tombant à son plus bas niveau historique. Elle s’échange désormais à moins de 6 dollars (5 euros), contre 98 dollars en octobre 2014. La capitalisation boursière est passée sous la barre du milliard de dollars, contre près de 11 milliards il y a deux ans et demi.

Concurrence chinoise

GoPro va licencier plus de 250 personnes supplémentaires, soit environ 20 % de ses effectifs. Plus de 800 postes auront été supprimés en deux ans. « GoPro est déterminé à redresser son activité en 2018 », assure Nick Woodman, son fondateur et patron, qui va ramener son salaire fixe à un dollar. En réduisant ses dépenses, le groupe espère renouer avec la rentabilité au second semestre.

Pionnier des mini-caméras d’action, le fabricant de San Mateo (Californie) est en perte de vitesse depuis plusieurs années. Il subit notamment la compétition d’entreprises chinoises qui ont cassé les prix, proposant des caméras à partir de 40 dollars. Sans compter les smartphones, qui peuvent désormais filmer en haute résolution. Ses derniers modèles n’ont pas permis de relancer les ventes.

Débuts catastrophiques

Dans le même temps, le drone Karma n’a pas constitué le relais de croissance espéré. GoPro espérait tirer parti de son image de marque, son réseau de distribution et sa base d’utilisateurs pour s’imposer face à ses rivaux, comme le chinois DJI. Mais les débuts ont été catastrophiques. En novembre 2016, les 2 500 premières unités vendues avaient été rappelées à cause d’un défaut technique pouvant entraîner une chute de l’appareil en plein vol.

Face à ses difficultés, GoPro avait aussi décidé d’abandonner sa transformation, promise en 2014, vers une plate-forme de médias. L’idée était de profiter de son active communauté d’utilisateurs pour dégager des recettes publicitaires. Mais l’entreprise n’a jamais réussi à monétiser cette audience de manière significative. Elle avait aussi renoncé à ses ambitions dans la réalité virtuelle.

Pour le quatrième trimestre 2017, GoPro table désormais sur un chiffre d’affaires de 340 millions de dollars (284 millions d’euros), contre une prévision initiale allant de 460 à 480 millions. La société se veut toujours optimiste, assurant que les récentes baisses de prix ont provoqué un bond des ventes. Pas suffisant pour rassurer les investisseurs de Wall Street.