Patrik Drahi en 2014 lors d’une conférence de presse numéricable à Paris. / ERIC PIERMONT / AFP

Le groupe Altice du magnat des télécommunications français Patrick Drahi va séparer ses activités entre Altice Europe et Altice USA, a-t-il annoncé lundi 8 janvier dans un communiqué.

Cette restructuration se fera par le biais d’une répartition secondaire d’actions (spin-off) qui séparera Altice USA de Altice NV, la maison-mère du groupe de droit néerlandais. « La séparation permettra à chaque entité de se concentrer davantage sur les opportunités de création de valeur sur leurs marchés respectifs et assurera une plus grande transparence pour les investisseurs », souligne-t-on de même source.

Actuellement, Altice NV possède 62,7 % d’Altice USA. Le groupe prévoit de finaliser cette opération d’ici la fin du premier semestre 2018 après accord des autorités de la concurrence et des actionnaires d’Altice.

Dividende aux actionnaires

Patrick Drahi conservera le contrôle des deux entités et la présidence de leurs conseils d’administration respectifs. Il est également prévu de verser un dividende exceptionnel de 1,5 milliard de dollars aux actionnaires d’Altice USA après la séparation. Altice NV utilisera 625 millions de dollars sur les 900 que ce versement lui rapportera pour payer une partie de ses dettes.

Altice Europe se restructurera également en plusieurs unités, dont Altice France, Altice International et une nouvelle filiale appelée « Altice Pay TV ».

Cette opération va notamment permettre à Patrick Drahi d’isoler ses intérêts aux Etats-Unis après les déboires subis par son groupe en Europe. Il avait notamment acquis sur le marché américain les câblo-opérateurs Suddenlink et Cablevision. Il vient aussi d’y lancer la première box permettant aux abonnés d’avoir accès à Internet, au téléphone fixe et à la télévision par le biais d’un seul appareil.

Le titre Altice avait été sévèrement secoué sur la Bourse d’Amsterdam fin novembre après la publication de résultats trimestriels inférieurs aux attentes et d’inquiétudes sur la dette du groupe. Il avait perdu à un moment jusqu’à 50 % de sa valeur.

Patrick Drahi avait dans la foulée décidé d’un remaniement de la direction du groupe pour en reprendre la direction effective et le directeur-général Michel Combes avait démissionné.