La semaine dernière, dans une tribune au « New York Times », Glenn Simpson (ici le 14 novembre 2017) et Peter Fritsches, l’autre fondateur de Fusion GPS, avaient demandé la publication de la transcription de cette audition. / Pablo Martinez Monsivais / AP

Depuis plusieurs semaines, l’entourage du président américain et certains élus républicains mettent en doute la crédibilité et l’impartialité des enquêtes sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle de 2016.

C’est la raison pour laquelle la sénatrice démocrate Dianne Feinstein a publié, mardi 9 janvier, l’intégralité de l’audition, en août 2017, de Glenn Simpson, le fondateur de Fusion GPS. Cette société a été chargée par le site conservateur Free Beacon puis par la campagne de Hillary Clinton, d’enquêter sur les liens financiers entre Donald Trump et la Russie. On y apprend notamment que des informations sur l’organisation Trump ont été fournies au FBI par une source au sein de l’entourage de Donald Trump.

« Le peuple américain mérite de voir ce qu’il s’est dit et de juger par lui-même », a déclaré Mme Feinstein, membre de la commission permanente du Sénat dédiée à la surveillance de la communauté du renseignement, dans un communiqué justifiant la publication de cette audition. « Les insinuations et la désinformation qui circulent autour de la transcription font partie d’un effort pour saper cette enquête. La seule façon de rétablir les faits est de rendre le compte rendu public. »

La semaine dernière, dans une tribune au New York Times, Glenn Simpson et Peter Fritsches, l’autre fondateur de Fusion GPS, avaient demandé la publication de la transcription de cette audition.

Les sénateurs mènent l’une des trois enquêtes parlementaires sur les activités d’influence de la Russie durant la campagne présidentielle de 2016. Mais deux d’entre eux, les républicains Chuck Grassley et Lindsey Graham – présidents de la commission de la justice et de la sous-commission de la criminalité et du terrorisme – ont demandé à la justice américaine d’ouvrir une enquête pénale contre l’ex-espion britannique Christopher Steele, auteur du « dossier » contre Trump pour le compte de Fusion GPS.

Ce « dossier », dont plusieurs aspects n’ont pas été corroborés de façon indépendante, a fini par fuiter dans la presse et par devenir l’une des pièces de la tentaculaire enquête des autorités américaines.

Les républicains du Congrès s’en sont en retour pris à M. Steele et à Fusion GPS. Les patrons de la société estiment être visés, car les alliés du président feraient tout pour saper la crédibilité du « dossier Steele ».

Les services de renseignement américains ont établi dans un rapport confidentiel rendu public en janvier 2017 que la Russie avait interféré dans l’élection présidentielle de 2016 pour favoriser la candidature de Donald Trump face à la démocrate Hillary Clinton. Les autorités russes nient toute implication et Trump réfute toute collusion entre des membres de son équipe de campagne et le Kremlin.