Emmanuel Maurel, qui se targue d’avoir maintenu le lien avec Jean-Luc Mélenchon, affirme ne pas partager le point de vue du chef de file des Insoumis. / ZAKARIA ABDELKAFI / AFP

Dans un entretien accordé au groupe de presse régionale EBRA, à paraître jeudi 11 janvier, le député européen PS Emmanuel Maurel, représentant de l’aile gauche du Parti socialiste, officialise sa candidature pour prendre la tête du PS. Olivier Faure, Stéphane Le Foll et Luc Carvounas ont déjà annoncé leur candidature à la direction du parti.

« Ma chance, c’est que je peux travailler avec tout le monde. Il y aura dans ma motion des gens qui ont un parcours très différent du mien et avec qui, parfois, je me suis affronté. C’est l’idée d’une synthèse nouvelle : on tourne la page, y compris celle du quinquennat Hollande, on en revient aux fondamentaux, qu’on n’aurait jamais dû abandonner, on se fixe des objectifs très clairs, à l’élaboration desquels les militants sont étroitement associés ».

Pour M. Maurel, le PS, qui a « longtemps privilégié la méthode de la synthèse », doit renouer « avec cette culture du compromis ». « C’est possible si on met tout sur la table, si on n’a pas renoncé à agir en socialistes », espère-t-il.

« Républicain, antilibéral, écologiste : j’ai ma cohérence, ma constance et des propositions pour relever le PS », proclame M. Maurel, qui avait obtenu 13 % des suffrages avec sa motion Maintenant la gauche lors du congrès de Toulouse en 2012.

Alors que beaucoup lient le déclin du PS à la fin d’un cycle social-démocrate, M. Maurel juge qu’il y a une « utilité historique du PS » qui « n’a pas disparu ». « Le partage des richesses au cœur de notre identité, reste d’actualité. Le PS redeviendra central à gauche s’il renoue avec les classes populaires et moyennes qui se sont détournées de lui », développe-t-il.

Lien avec Jean-Luc Mélenchon

M. Maurel, qui se targue d’avoir maintenu le lien avec Jean-Luc Mélenchon, affirme ne pas partager le point de vue du chef de file des Insoumis, selon lequel « le clivage principal n’[est] pas entre la gauche et la droite mais entre l’oligarchie et le peuple ».

« Je reste attaché à la notion de gauche. Avec Macron, on a une différence de nature et avec Mélenchon, une différence de degré. Sur certaines questions, il voudra aller plus loin, plus vite. Je suis d’une gauche de gouvernement classique, qui croit à l’utilité des corps intermédiaires. »

MM. Maurel et Mélenchon ont tous deux signé en 2008 la motion Un monde d’avance, alors emmenée par Benoît Hamon.