Serge Lasvignes, le président du Centre Pompidou, le 16 avril 2015, devant le musée parisien. / JOEL SAGET / AFP

Le Centre Pompidou est sur le point de finaliser le projet d’une annexe provisoire à Shanghaï, sur le modèle de celle de Malaga, en Espagne. « On a signé un protocole d’accord avant l’été 2017, qui porte sur l’ingénierie culturelle et l’aménagement du musée. Il reste à signer une convention pour structurer cette relation sur une période de cinq ans, j’espère au premier semestre 2018 », nous dit Serge Lasvignes, le président du Centre Pompidou, venu avec la délégation emmenée par le président Emmanuel Macron en Chine.

La gestion du musée sera assurée par le partenaire chinois, West Bund Group, la société de développement publique de l’arrondissement de Xuhui. « Nous n’interviendrons que pour fournir du conseil, des œuvres et des expositions », précise M. Lasvignes. S’il y a des musées privés gérés par des étrangers en Chine, l’intervention d’une institution publique, qui, de surcroît, porte le nom d’un ancien chef d’Etat, reste délicate dans l’empire du Milieu.

« Il ne s’agit pas d’installer la filiale d’un musée français, mais de mener une coopération pour mieux faire connaître l’art occidental et nos collections à Shanghaï. Et, de l’autre côté, mieux exposer les artistes chinois à Paris », explique M. Lasvignes. Le modèle économique proposé prévoit une indemnisation forfaitaire pour le Centre Pompidou pour le prêt de ses œuvres, et une redevance pour l’utilisation de sa marque.

Un projet au long cours

Le futur musée, en cours de construction, a été conçu par l’architecte anglais David Chipperfield. Il se trouve sur le « corridor artistique » voulu par la municipalité dans la partie ouest du Bund, la célèbre promenade le long du fleuve Huangpu, qui accueille déjà plusieurs musées privés.

C’est un projet au long cours. Sous Nicolas Sarkozy, les autorités françaises avaient proposé, en vain, aux Chinois d’installer une annexe du Centre Pompidou dans le pavillon français de l’Exposition universelle de Shanghaï. D’autres pistes avaient ensuite été explorées à Pékin. Le Centre Pompidou avait aussi guigné Séoul – mais le partenaire sud-coréen n’avait pas trouvé les financements requis. M. Lasvignes a choisi de tenter de nouveau l’aventure à Shanghaï après avoir reçu une proposition de l’arrondissement de Xuhui.