Au Maroc en septembre 2017. / FADEL SENNA/AFP

Accusé d’avoir agressé sexuellement deux Marocaines âgées de 10 et 13 ans, un ressortissant français de 58 ans a été interpellé début janvier à Fès (centre) par la police marocaine. Plusieurs dizaines d’habitants se sont rassemblés, mercredi 10 janvier, dans la ville pour dénoncer le tourisme sexuel qui s’est propagé dans le royaume.

Accompagnés d’enfants portant des masques pour certains, les parents des victimes et leurs proches ont exigé la peine maximale contre ce quinquagénaire français accusé d’agression sexuelle sur mineures. « C’est une honte ! », « Nos enfants sont en danger ! », ont-ils scandé, selon des images diffusées par la presse locale. « Nous sommes ici aujourd’hui pour deux choses : réclamer la peine la plus lourde et dire non au tourisme sexuel au Maroc », a déclaré une responsable associative.

Interrogé par le quotidien marocain L’Economiste, le père des deux fillettes a affirmé que l’homme était un ami à lui « qui jouait avec les filles de temps en temps dans le jardin », sans préciser les circonstances de l’agression présumée.

Pédophilie à Fès: La colère noire des familles des victimes
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Le Français avait été interpellé dans un atelier de couture de la vieille ville en possession d’un « objet en plastique utilisé dans des simulations à caractère sexuel », selon l’enquête préliminaire citée par les médias marocains.

Condamnations « trop clémentes »

« Les enfants marocains subissent les sévices des pédophiles qu’ils soient marocains ou étrangers et l’Etat applique la politique de l’autruche », a fustigé l’ONG Touche pas à mon enfant sur sa page Facebook, où l’organisation, qui milite pour la protection des mineurs, partage également des extraits du livre Saint Laurent et moi de Fabrice Thomas. L’auteur, qui fut l’amant du célèbre couturier dans les années 1980, affirme avoir été témoin d’un acte pédophile dans la villa que le créateur partageait avec Pierre Bergé à Marrakech.

Plusieurs affaires ont défrayé la chronique ces dernières années dans le royaume, suscitant l’indignation des ONG qui dénoncent des condamnations jugées trop clémentes et exhortent les pouvoirs publics à muscler la législation et à renforcer la lutte.

A l’été 2013, la grâce royale un temps accordée par erreur à un pédophile espagnol, Daniel Galvan, avait déclenché une vive polémique et donné lieu à des manifestations à Casablanca et à Rabat.