Dans un avenir proche, les ordres d’achat ou de vente d’un fonds seront exécutés et enregistrés de façon presque instantanée / Zapp2Photo

BNP Paribas Asset Management (BNPP AM) a réalisé avec succès sa première transaction de souscription dans un fonds en utilisant la technologie blockchain tout au long de la chaîne de transaction, a annoncé la banque le 10 janvier. Effectué fin 2017, il s’agit du premier test qui s’appuie sur l’interopérabilité entre des blockchains indépendantes.

Cette annonce marque une étape importante pour la distribution de fonds, et plus généralement pour l’industrie de la gestion collective. En effet, la transaction effectuée couvrait chaque étape du processus, de l’instruction de l’ordre jusqu’à l’exécution de l’opération.

Le premier intérêt de l’utilisation de cette technique est de simplifier le back-office, c’est-à-dire de fluidifier le traitement des opérations de trésorerie interne de la banque. Actuellement, le traitement administratif d’un achat (ou d’une vente) de parts de fonds nécessite une série d’intervenants pour enregistrer la transaction, récolter les données, mettre à jour les registres concernés, etc.

Chacun devant se soumettre à des processus très stricts, l’opération peut parfois prendre plus d’une dizaine d’heures. Ce qui signifie qu’un ordre de ventes de parts de Sicav ou de fonds de placement collectif (FCP) ne sera finalisé que le lendemain du passage de l’ordre.

Demain, grâce à la technologie blockchain, le nombre d’étapes et d’intermédiaires sera réduit, avec une plus grande sécurité puisque tous les acteurs de la chaîne se référeront au même protocole, réputé inviolable.

Cette nouvelle procédure devrait engendrer une source d’économies importante pour la banque, et un gain de temps appréciable pour le client final, dont les ordres seront exécutés et enregistrés de façon presque instantanée.

« D’ici à 2 ou 3 ans, l’utilisation de cette technologie pourrait se généraliser, anticipe Fabrice Silberzan, président de BNP Paribas AM. Il pourrait en résulter une augmentation des volumes de transaction car l’industrie de la gestion collective va gagner en fluidité et en efficacité. L’intérêt commun des sociétés de gestion et de leurs clients est de rendre la chaîne de production des fonds la plus efficiente possible ».