Un loup sauvage se trouve depuis début janvier en Flandre, dans le nord de la Belgique, pour la première fois en plus d’un siècle, a annoncé samedi 13 janvier l’association spécialisée Landschap.

« Notre pays était le seul d’Europe continentale qui n’avait pas encore été visité par un loup » depuis que cette espèce, longtemps pourchassée, a entamé une recolonisation du continent, ajoute l’association.

Ce loup, originaire d’Allemagne, avait été été équipé d’un collier émetteur par une équipe scientifique. Il a séjourné autour de Noël dans le nord des Pays-Bas avant d’entamer un voyage vers le Sud jusqu’à franchir le 2 janvier la frontière belge, selon l’association. 

« Ces derniers jours le loup a séjourné près de la ville flamande de Beringen et près du domaine militaire de Leopoldsburg. L’animal a parcouru 500 kilomètres en dix jours ».

Pourchassé par l’homme, gêné par l’industrialisation et l’urbanisation, le loup sauvage avait progressivement disparu de la quasi-totalité d’Europe de l’ouest depuis le début du XXème siècle. Mais il a entamé une reconquête depuis les années 1990, comme en France où il a remonté vers le nord depuis les Alpes italiennes.

« Pas besoin d’étendues sauvages »

En 2011, des caméras installées sur un plateau isolé des Ardennes belges (sud) avaient capté, de nuit, des images d’un animal ressemblant très fortement à un loup et qui avait été identifié comme tel par plusieurs spécialistes. Mais faute de traces ADN ou de nouvelle apparition, sa présence n’avait pu être confirmée.

Plusieurs organisations de défense de la biodiversité se sont réjouies de la nouvelle, appelant le gouvernement à adopter d’urgence un « plan loups » pour accompagner le retour de l’animal, en prévoyant notamment des compensations pour les éleveurs dont le bétail serait attaqué.

La Belgique, et encore plus la Flandre, sont au coeur d’une des régions les plus densément peuplées et les plus industrielles d’Europe. Mais « les loups n’ont pas besoin d’étendues sauvages pour se fixer et se reproduire », a expliqué le directeur de Natuurpunt, Chris Steenewegen, dans une tribune sur le site de la télévision publique flamande VRT, en citant plusieurs études scientifiques récentes.