Une nouvelle fois, le président américain a choqué au-delà de ses frontières. Les ambassadeurs du groupe africain aux Nations unies (ONU) ont exigé, vendredi 12 janvier, dans un communiqué au langage très fort, des « rétractations » et des « excuses » à Donald Trump. Après une réunion d’urgence qui a duré quatre heures, le groupe se dit à l’unanimité « extrêmement choqué » et « condamne les remarques scandaleuses, racistes et xénophobes » de Donald Trump « telles que rapportées par les médias ».

Le groupe est « préoccupé par la tendance continue et grandissante de l’administration américaine vis-à-vis de l’Afrique et des personnes d’origine africaine à dénigrer le continent, et les gens de couleur » ; se déclarant « solidaire du peuple haïtien et des autres qui ont également été dénigrés » tout en remerciant « les Américains de toutes origines qui ont condamné ces remarques ». « Pour une fois, on est unis », a souligné un ambassadeur à l’Agence France-Presse (AFP), sous couvert d’anonymat.

Cuba a également fustigé vendredi ces propos « racistes, dénigrants et grossiers ». « Ces déclarations pleines de haine et de mépris suscitent l’indignation du peuple cubain », a déclaré lors d’un journal télévisé le ministère cubain des affaires étrangères, Bruno Rodriguez, rappelant notamment l’importance du rôle joué par les Africains et les Haïtiens dans l’histoire de Cuba.

Le président vénézuélien a, de son côté, demandé vendredi à l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (Alba) d’exprimer sa solidarité avec les pays « agressés » par le président américain. « Dans un premier temps vient le mot de mépris, puis les menaces et ensuite les actes », a déclaré Nicolas Maduro, lors d’un conseil politique de l’Alba à Caracas.

« Ce ne sont pas les mots utilisés », selon Trump

C’est lors d’une réunion sur l’immigration avec des parlementaires à la Maison Blanche que Donald Trump s’est emporté jeudi sur l’immigration en provenance de « pays de merde », des mots qu’il a partiellement contestés.

Sollicitée jeudi soir sur ces propos, la Maison Blanche n’avait pas contesté ou démenti, se bornant à souligner que M. Trump se battrait « toujours pour le peuple américain ».

Le président américain a tout de même réagi au tollé vendredi matin avec une formule alambiquée sur Twitter : « Le langage que j’ai utilisé lors de la réunion était dur mais ce ne sont pas les mots utilisés », a-t-il affirmé. Plusieurs parlementaires ont de leur côté affirmé avoir bien entendu ces mots, ou avoir eu confirmation de première main de la part de personnes présentes.