Richard Ferrand, président du groupe LRM à l’Assemblée, le 3 octobre 2017. / BENOIT TESSIER / REUTERS

Ce sera le troisième depuis le début du quinquennat. Le groupe La République en marche (LRM) à l’Assemblée nationale se rassemblera de nouveau lors d’un séminaire, qui se déroulera lundi 15 et mardi 16 janvier au Palais-Bourbon, à l’hôtel de Lassay et à la questure. Avec un double objectif : préparer le travail législatif, mais aussi tenter d’améliorer le fonctionnement et l’animation du groupe.

Après s’être retrouvés une première fois en juin et en septembre pour des séances de « team building », afin de renforcer les liens entre les 312 députés du groupe, ceux-ci vont cette fois s’atteler au travail de fond. Pas question de mettre un foulard sur la tête, en prononçant des mots-concepts en anglais, comme ce fut le cas lors du précédent séminaire, ce qui avait suscité des railleries. Cette fois, place au sérieux, alors que se profile une série de projets de loi à examiner à l’Assemblée.

Plusieurs ateliers

Lors de ces « journées parlementaires d’hiver », des ateliers législatifs se tiendront lundi matin sur les deux textes de la rentrée : celui sur le droit à l’erreur, qui sera débattu dans l’Hémicycle de l’Assemblée du 23 au 25 janvier, et surtout sur l’asile-immigration, qui suscite des débats internes intenses au sein même du groupe En marche. Avec l’idée de confronter les différents points de vue entre les tenants de la ligne de fermeté du ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, et les partisans d’une approche plus « humaine », dans l’espoir d’apaiser les tensions. Et si possible aboutir à une position commune.

Ces ateliers seront animés par des députés du groupe particulièrement investis sur ces thématiques. Ainsi, la « whip » de la commission des lois – chargée de veiller à ce que les élus votent en fonction des consignes du parti – Naïma Moutchou devrait présenter le projet de loi asile-immigration.

Avis partagés

Le lundi après-midi sera consacré à un travail sur le fonctionnement du groupe, avec l’idée de faire un point sur la « valorisation des talents et expériences ». Autrement dit : identifier les domaines de compétence de chaque député pour mieux les orienter vers un sujet précis. Et ainsi répondre au malaise de certains élus, issus de la société civile, qui peinent encore à trouver leur place au sein de ce groupe pléthorique (Le Monde daté 15 décembre). La journée sera conclue par un « apéritif des régions », comme lors du premier séminaire en juin dernier, chacun amenant un produit de sa région. Un rendez-vous ouvert au gouvernement.

Si certains députés LRM, déçus par les précédents séminaires, ont prévu de sécher ce nouveau rendez-vous, d’autres mettent en avant « l’utilité » de ce type de rassemblement. « C’est bénéfique d’avoir des moments où nous pouvons nous retrouver pour échanger dans une ambiance conviviale », estime la députée LRM de la Somme Barbara Pompili. A ses yeux, « cela permet de créer du collectif et parfois de dénouer des problèmes ». Vu le trouble généré par le texte asile-immigration en interne, ce rendez-vous tombe à pic.