Le groupe britannique de construction et de services Carillion s’est déclaré en faillite, lundi 15 janvier, après l’échec de discussions avec les banques et le gouvernement pour maintenir à flot la société, lourdement endettée. Carillion explique dans un communiqué n’avoir eu d’autre choix que « de se placer en liquidation avec effet immédiat », laissant potentiellement sur le carreau ses quelque 43 000 employés dans le monde, dont 19 500 au Royaume-Uni.

« C’est un jour très triste pour Carillion (...) Ces derniers jours nous n’avons pas été capables de trouver les fonds pour soutenir notre activité et c’est avec le plus grand regret que nous avons pris cette décision », dit Philip Green, président du conseil d’administration du groupe, cité dans le communiqué.

Les services publics pourraient être maintenus

Le groupe précise que le gouvernement devrait apporter les fonds nécessaires pour maintenir les services publics assurés par Carillion, notamment aux écoles et à l’armée britanniques, et qui représentaient une bonne partie de son activité.

La liquidation de la société va désormais être orchestrée par le cabinet PwC et par un responsable désigné par le tribunal des faillites. Carillion a mené d’âpres discussions durant le week-end avec des représentants du gouvernement et avec ses créanciers dans l’espoir de réduire sa dette et de renforcer son capital, mais sans succès.

Le groupe, qui a émis trois avertissements sur résultats depuis juillet 2017 et vu son directeur général démissionner l’été dernier, croulait sous une dette de 1,5 milliard de livres (1,68 milliard d’euros), dont celles liés à son fonds de retraite. Sa situation financière s’est lourdement dégradée ces dernières mois, en raison de reports de chantiers et de difficultés dans l’exécution de contrats. Le prix de son action a été divisé par plus de dix depuis l’été.

Pour Bernard Jenkin, le président (conservateur) de la commission de l’administration publique à la Chambre des communes, la faillite de Carilllion « va ébranler la confiance des gens quant à la capacité du secteur privé à fournir des services publics et des infrastructures », rapporte la BBC lundi. Mick Cash, le secrétaire général du syndicat des transports RMT (Rail, Maritime and Transport), parle « d’une nouvelle désastreuse pour les salariés et pour les transports et services publics en Grande-Bretagne ».