Le trafic à l’aéroport de Tripoli a été interrompu, lundi 15 janvier, après les violents combats qui ont suivi l’attaque menée par un groupe armé, a annoncé le gouvernement libyen d’union nationale (GNA).

« Le premier bilan à la suite des combats dans le périmètre de l’aéroport de Mitiga est de cinq morts [transportés] à l’hôpital de Mitiga et quatre autres à l’hôpital (…) de Tajoura », a indiqué sur sa page Facebook le ministère de la Santé du GNA, sans autre précision sur ces affrontements.

On ignore toujours le nombre de blessés ou si les victimes sont civiles ou militaires.

Personnel de l’aéroport et passagers évacués

Un groupe armé a lancé « une attaque » sur le site de l’aéroport, le seul de la capitale opérationnel, « qui compte une prison où sont détenues plus de 2 500 personnes pour des affaires diverses », a indiqué la force de dissuasion al-Radaa, fidèlé au GNA, chargée de sécuriser la plateforme.

« Cette attaque visait la libération de terroristes appartenant aux organisations Etat islamique (EI) et Al-Qaïda et d’autres groupes du centre de détention géré par la Force de dissuasion al-Radaa qui dépend du ministère de l’Intérieur », a précisé le GNA dans un communiqué qui condamne une « attaque préméditée (...) mettant en péril la vie des passagers et la sécurité de l’aviation civile ».

« Tout le personnel de l’aéroport et les passagers ont été évacués » lorsque les combats ont commencé, a affirmé à l’AFP un pilote de ligne libyen qui a préféré garder l’anonymat. « On a vu des chars dans le périmètre de l’aéroport », a-t-il ajouté.

Lundi matin, des échanges de tirs à l’arme lourde étaient audibles jusqu’à Tajoura, une petite ville à 30 kilomètres à l’est de Tripoli, selon des journalistes de l’AFP. Toutes les routes qui menant à l’aéroport de Mitiga et sa zone ont été coupées.

Malgré une amélioration relative de la sécurité à Tripoli depuis l’été 2017, des combats éclatent de temps à autre dans le secteur de l’aéroport de Mitiga, au cœur d’une lutte d’influence entre milices.

La Force de dissuasion al-Radaa est formée essentiellement de salafistes non djihadistes, principalement basés dans l’est de la capitale. Loyale GNA de Fayez al-Sarraj soutenu par la communauté internationale, elle fait office de police à Tripoli et pourchasse à la fois les trafiquants et les personnes soupçonnées d’appartenir à l’EI.