L’essentiel

  • La France ne laissera pas s’installer une nouvelle « jungle » à Calais « ou une occupation illégale du territoire », a déclaré mardi 16 janvier le président Emmanuel Macron. « Calais n’est pas une porte d’entrée dérobée vers l’Angleterre, cela continuera à être le cas », a-t-il dit.
  • L’Etat va prendre en charge la distribution de nourriture aux migrants présents à Calais, a également annoncé M. Macron. Cette tâche était précédemment assurée par des associations.
  • En déplacement dans le Pas-de-Calais, le chef de l’Etat s’est rendu pour la première fois de son mandat dans cette ville emblématique de la crise migratoire. En octobre 2016, quand la « jungle » a été démantelée, 7 400 migrants y étaient installés, ils seraient aujourd’hui entre 300 et 600.

Le contexte

Emmanuel Macron s’est rendu à Calais quelques jours après la présentation aux associations concernées du projet de loi asile-immigration, que le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, doit exposer dans le courant de février en conseil des ministres. Les associations, reçues le 11 janvier par le premier ministre Edouard Philippe, ont dénoncé un texte « qui paraît déséquilibré », selon le président de la Fédération des acteurs de la solidarité, Louis Gallois, soulignant « une insistance » sur les mesures visant « à reconduire les migrants en situation irrégulière ».

La citation

« Le travail de policier est peu reconnu, souvent caricaturé. Les critiques ne visent qu’un but : mettre à mal la politique mise en œuvre par le gouvernement. »

S’exprimant devant les forces de l’ordre, Emmanuel Macron leur a renouvelé son soutien, les appelant à être « exemplaires » vis-à-vis des migrants en ne procédant à aucune violence ni confiscation de leurs effets personnels. Le président de la République a également annoncé l’accord d’une prime exceptionnelle « de résultats » aux policiers et aux gendarmes postés à Calais. Dans un rapport publié en octobre, les inspections générales de l’administration (IGA), de la police nationale (IGPN) et de la gendarmerie nationale (IGGN) ont estimé « plausibles », « des manquements à la doctrine d’emploi de la force et à la déontologie policière ».

Le chiffre

600

Environ 600 migrants cherchant à rejoindre l’Angleterre vivent encore à Calais, selon le comptage effectué par l’association L’Auberge des migrants le 2 janvier. Ils sont 350, selon la préfecture du Pas-de-Calais. Tous ne dorment pas dehors, certains sont hébergés par des habitants, et 270 places d’hébergement ont été ouvertes par la préfecture avec le plan « grand froid ». Mardi, Emmanuel Macron a annoncé que l’Etat « allait prendre en charge » la distribution de repas aux migrants à Calais, « de manière organisée, avec des points mobiles. »

Des migrants continuent de mourir en tentant de franchir la frontière. Trois d’entre eux ont perdu la vie sur l’autoroute le 9 janvier et les 22 et 29 décembre 2017.

Un délégué interministériel aux réfugiés bientôt nommé

Un délégué interministériel aux réfugiés, attendu depuis l’été dernier, sera nommé « la semaine prochaine », a annoncé mardi Emmanuel Macron, en plaidant pour une « impulsion forte » à la politique d’intégration. Le chef du gouvernement avait annoncé en juillet la création de ce poste, placé sous la houlette du ministère de l’intérieur, une tutelle qui avait fait grincer des dents du côté des associations.