C’est un élément du bilan démographique annuel de l’Insee observé à la loupe : l’espérance de vie à la naissance atteint 85,3 ans pour les femmes et 79,5 ans pour les hommes en 2017. L’écart entre les sexes se réduit. L’espérance de vie des hommes s’est en effet remise à progresser depuis 2016 (79,3 ans), après un recul en 2015, à 79 ans. Elle est en très légère baisse pour les femmes, qui ne retrouvent pas le niveau atteint en 2014 et 2016 (85,4 ans). Elle avait chuté à 85,1 ans en 2015.

« On a l’impression d’un plafonnement », observe le géographe Laurent Chalard. Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer cette relative stagnation. Une épidémie de grippe particulièrement meurtrière a sévi pendant l’hiver 2016-2017, qui a entraîné une forte augmentation du nombre de morts en janvier.

Comportements à risque

Or ce sont les conditions de mortalité de l’année qui sont prises en compte pour calculer l’espérance de vie. « Les progrès de la lutte contre la mort aux grands âges sont conditionnés par les épidémies », observe le démographe Laurent Toulemon.

D’autres causes expliquent l’évolution spécifique des femmes. « Elles ont adopté les comportements à risque masculins, le tabagisme en particulier », poursuit M. Chalard. Et décèdent donc davantage de cancers du poumon.

La France n’est cependant pas dans la situation des Etats-Unis, qui ont vu leur espérance de vie diminuer pour la deuxième année consécutive en 2017 – en raison notamment d’une épidémie d’overdose d’opioïdes. Les deux sexes sont concernés.