La Russie est engluée dans un scandale de dopage qui a débouché sur l’exclusion de ses athlètes des JO 2016 de Rio et des Mondiaux 2017 d’athlétisme à Londres. / MATTHIAS SCHRADER / AP

Plus de 30 athlètes russes sont subitement tombés malades ou n’ont pas pris le départ de leur épreuve en voyant arriver les contrôleurs de l’Agence antidopage russe (Rusada) lors d’une compétition régionale à Irkoutsk (Sibérie).

Alors que se déroulaient samedi et dimanche les championnats d’athlétisme du district fédéral de Sibérie, 36 athlètes russes ont renoncé à courir après l’arrivée des contrôleurs de la Rusada, prétextant être tombés malades ou renonçant simplement à prendre le départ, rapporte le journal sportif en ligne Championat.com.

La Fédération russe d’athlétisme lance une enquête

Parmi les athlètes ayant renoncé figurait la spécialiste du 3 000 m steeple Natalya Aristarkhova. Elle était la grande favorite de sa course après avoir porté en décembre son record personnel à 9 min 6 s 1 ; ce qui ferait d’elle, en cas d’homologation, la dixième performeuse mondiale de tous les temps, ironise encore Championat.com.

« La commission de discipline de la Fédération russe d’athlétisme (FRA) a lancé une enquête interne », a annoncé dans un communiqué la FRA, ajoutant avoir réclamé aux organisateurs et aux fédérations régionales concernées « des informations sur les athlètes qui se sont retirés » de la compétition.

« Au vu des résultats de l’enquête, la commission de discipline prendra les sanctions appropriées », ajoute le communiqué. La Fédération russe d’athlétisme précise avoir recommandé dimanche à la Rusada de cibler particulièrement les compétitions de jeunes et les compétitions régionales en Russie.

Shubenkov scandalisé

« Des contrôleurs antidopage se sont invités aux championnats de Sibérie. Est-ce la raison pour laquelle deux dizaines de participants se sont retirés avant le début de la compétition ? », a de son côté écrit sur Twitter le champion du monde du 110 m haies (2015) Sergey Shubenkov, visiblement scandalisé.

La Rusada a été suspendue par l’Agence mondiale antidopage (AMA) en novembre 2015, quand a éclaté le scandale qui a abouti à la révélation d’un système de dopage impliquant de nombreux rouages de l’Etat russe, du ministère des sports aux services secrets, sur la période 2011-2015. En juin, elle a été à nouveau autorisée à mener ses propres programmes de contrôles antidopage.

La Russie est engluée dans un scandale de dopage qui a débouché sur l’exclusion de ses athlètes des JO 2016 de Rio et des Mondiaux 2017 d’athlétisme à Londres, puis a conduit le Comité international olympique (CIO) à suspendre la Russie des JO 2018 le mois prochain à Pyeongchang.