C’est une grossesse « inattendue mais enthousiasmante » qu’a annoncée vendredi 19 janvier Jacinda Ardern, 37 ans, arrivée au pouvoir il y a peu, après une ascension météorique. La naissance du premier enfant de la première ministre de Nouvelle-Zélande et de son conjoint Clarke Gayford est attendue en juin. « Nous sommes vraiment heureux tous les deux. Nous voulions fonder une famille mais nous n’étions pas sûrs que cela se produirait », a-t-elle dit dans un communiqué.

La dirigeante est arrivée au pouvoir en octobre, quelques mois à peine après avoir pris les commandes du Parti travailliste, portée par une impressionnante vague de sympathie, appelée « Jacinda-mania » par les médias.

Elle a publié un message sur Twitter :

« On croyait que 2017 était une grande année ! Cette année, nous allons rejoindre les nombreux parents qui portent deux casquettes. Je serai première ministre et maman tandis que Clarke sera le “premier pêcheur” et papa au foyer du pays. »

Querelle sexiste avant son arrivée au pouvoir

Mme Ardern a ajouté qu’elle prendrait six semaines de congé après la naissance, le vice-premier ministre Winston Peters, un franc-tireur populiste, prenant en main les affaires courantes. Elle restera « joignable et disponible » à tout moment et reprendra toutes ses fonctions à l’issue de ce congé, a-t-elle précisé.

Pendant la campagne, Mme Ardern s’était retrouvée au milieu d’une querelle sexiste après avoir été bombardée de questions sur les conséquences d’une éventuelle maternité lors d’un entretien télévisé :

« Il est totalement inacceptable de dire en 2017 que les femmes doivent répondre à cette question, avait-elle rétorqué. Le choix du moment pour avoir des enfants appartient aux femmes. Cela ne doit pas déterminer le fait de décrocher ou non un emploi. (…) Il y a plein de femmes qui ont ouvert la voie petit à petit et qui ont permis aux gens de me regarder exercer le pouvoir et de penser “oui, elle peut faire le boulot et être mère”. »

C’était cette répartie qui lui avait permis de lancer pleinement sa campagne et d’être découverte du grand public. Après son annonce de grossesse, la première ministre a reçu les félicitations du premier ministre australien, Malcolm Turnbull.