Jean-Christophe Levassor. / Pascaline Chombard

Si l’on tape son nom sur Google – Jean-Christophe Levassor –, le premier résultat référencé est une interview de lui sur le site d’HEC. Diplômé de la grande école de commerce en 2004, Jean-Christophe Levassor affiche une carrière brillante et fulgurante, mais dans la culture. Après une expérience dans la production au Théâtre national de Chaillot, il devient administrateur du Centre dramatique national de Nancy à tout juste 25 ans, avant d’entrer au ministère de la culture en tant que chef du bureau du secteur audiovisuel public. Deux ans plus tard, il prend la casquette de directeur de la culture de la métropole européenne de Lille. Une succession de postes importants et passionnants, certes, « sauf qu’il manquait un truc ».

« Le truc » se définit par l’envie de s’ancrer dans un territoire. De jouer un rôle « plus incarné ». Jean-Christophe Levassor choisit alors La Condition publique, sorte de « laboratoire créatif » à Roubaix, dont il est le directeur depuis 2016. Implanté dans le quartier ouvrier de la ville la plus pauvre de France, il n’a pas fait dans la dentelle en termes de « territoire » : si plus de la moitié de la population a moins de 30 ans et vit sous le seuil de pauvreté, la matière à explorer révèle une grande richesse, avec un engagement associatif très fort. Entre deux maisons typiques en briques, La Condition publique, anciennement utilisée pour le conditionnement des matières textiles, ressemble à une énorme friche industrielle.

« Une multitude de petites choses font tomber les barrières et permettent de se détacher d’une consommation passive de la culture »

Jean-Christophe Levassor tente d’y façonner « une ruche, un pôle de développement, un outil partagé ». Il expérimente de nouveaux croisements, incarne lui-même ce carrefour entre enjeux sociaux, culturels, urbains. « D’habitude, le directeur d’un établissement culturel en est le directeur artistique. Moi, je ne cherche pas la verticalité, j’accepte de lâcher prise. Chacun doit pouvoir s’emparer du projet et apprivoiser le lieu », explique-t-il. Ainsi, une partie de l’activité est tournée vers la traditionnelle programmation culturelle, une autre vers la construction de programmes d’innovation sociale et d’accompagnement pour des associations, entreprises et autres collectifs indépendants. Résultat ? Un potager pédagogique posé sur le toit, des ateliers de bricolage ou d’écriture, de la sérigraphie côté fab lab… « Une multitude de petites choses font tomber les barrières et permettent de se détacher d’une consommation passive de la culture », se félicite Jean-Christophe Levassor. Pour que chacun trouve sa porte d’entrée, sans avoir fait HEC.

Participez à « O21 / S’orienter au 21e siècle »

Pour aider les 16-25 ans, leurs familles et les enseignants à se formuler les bonnes questions lors du choix des études supérieures, Le Monde organise la seconde saison d’« O21 / S’orienter au 21e siècle », avec cinq dates : après Nancy (vendredi 1er et samedi 2 décembre 2017, au centre Prouvé), rendez-vous à Lille (vendredi 19 et samedi 20 janvier 2018, à Lilliad), à Nantes (vendredi 16 et samedi 17 février 2018, à la Cité des congrès), à Cenon, près de Bordeaux (vendredi 2 et samedi 3 mars 2018, au Rocher de Palmer) et à Paris (samedi 17 et dimanche 18 mars 2018, à la Cité des sciences et de l’industrie).

Dans chaque ville, les conférences permettront au public de bénéficier des analyses et des conseils, en vidéo, d’acteurs et d’experts, et d’écouter et d’échanger avec des acteurs locaux innovants : responsables d’établissements d’universités et de grandes écoles, chefs d’entreprises et de start-up, jeunes diplômés, etc. Des ateliers sont aussi prévus.

Il reste des places pour participer à O21 Lille ! Pour toutes les villes, les inscriptions se font gratuitement via ce lien.

En images : les temps forts d’O21, nos conférences pour s’orienter au 21e siècle, à Nancy

Pour inscrire un groupe de participants, merci d’envoyer un e-mail à education-O21@lemonde.fr. L’éducation nationale étant partenaire de l’événement, les lycées peuvent organiser la venue de leurs élèves durant le temps scolaire.