Sur le site de Onisep, profession pharmacien.ne. / Copie d'écran Onisep / Le Monde

Est-il vraiment utile d’aimer « organiser des fêtes » ou d’avoir un goût pour « les sports collectifs » pour devenir pharmacien ? Est-ce un atout d’avoir pour « passion » la réparation de machines à laver quand on aspire au métier d’infirmier ou encore d’avouer un faible pour les uniformes pour embrasser la carrière d’avocat ? Probablement pas. Ce sont pourtant des éléments que l’on pouvait lire en début de semaine sur les fiches métiers de l’Onisep, l’Office national d’information sur les enseignements et les professions. Des fiches directement accessibles sur le site Terminales2017-2018, auquel renvoie la nouvelle plate-forme d’admission post-bac Parcoursup, afin de guider les lycéens dans leur choix d’orientation.

« L’Onisep se fout de la gueule des lycéens » a immédiatement tweeté Jimmy Losfeld, président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE, premier syndicat étudiant).

Dans un communiqué, le syndicat étudiant a vivement dénoncé le contenu éditorial publié :

« Il est inacceptable qu’un site destiné à l’orientation perpétue des clichés dégradants envers les professions. De plus, celui-ci engendre de la désinformation, dans un climat où il est plus que jamais important de lutter contre les stéréotypes qui entraînent une mauvaise orientation. »

Toujours selon le syndicat, l’Etat n’a pas pris la mesure de « l’accompagnement et de l’orientation » dont ont besoin les lycéens, et « l’Onisep n’est pas à la hauteur des enjeux ».

Six collectifs représentant la profession de masseur kinésithérapeute ont également vu rouge à la lecture du descriptif de leur métier par l’Onisep : « Cette fiche cantonne le kinésithérapeute à un rôle d’exécutant. C’est oublier que le bilan diagnostic kinésithérapique est une réalité depuis presque vingt ans, et permet au kinésithérapeute d’orienter et d’adapter en permanence le traitement qu’il propose à son patient, s’étranglent les kinés. Ainsi rédigée, elle est un outil infantilisant et inapproprié de nature à désinformer les jeunes lycéens souhaitant s’orienter vers cette filière », taclent-ils dans un communiqué du 19 janvier.

Contacté à plusieurs reprises par Le Monde.fr, l’Onisep n’a pas répondu. Toutefois, plusieurs des incongruités relevées sur le site ont, depuis, été effacées ou corrigées, à la demande du ministère de l’éducation.