Une délégation nord-coréenne est arrivée, dimanche 21 janvier, à Séoul, pour inspecter des sites et préparer des manifestations culturelles prévues lors des Jeux olympiques d’hiver, marquant la première visite au Sud en quatre ans de responsables de Pyongyang. Il s’agit de la première visite au Sud de responsables nord-coréens depuis l’arrivée en mai à la présidence sud-coréenne de Moon Jae-in, élu en prônant une reprise du dialogue avec le Nord. Cette visite intervient deux semaines après que la Corée du Nord eut accepté de participer aux JO d’hiver lors des premiers pourparlers intercoréens en deux ans.

Les télévisions sud-coréennes ont montré un groupe de sept personnes en train de traverser dans des autocars la frontière entre les deux pays avant d’arriver à la gare ferroviaire de Séoul une heure plus tard. Encadrée par des centaines d’agents de la police sud-coréenne, la délégation a été vue descendant de l’autocar avant de monter dans un train à destination de la ville de Gangneung, dans l’est du pays, l’un des deux sites des JO (9-25 février) avec Pyeongchang.

Le groupe était emmené par Hyon Song-wol, leader de Moranbong, un groupe de pop entièrement féminin très populaire en Corée du Nord. Mme Hyon, qui a la réputation d’avoir été une petite amie du numéro un nord-coréen Kim Jong-un, était vêtue d’un manteau noir et d’un cache-col en fourrure lorsqu’elle est montée à bord du train sans s’adresser à la foule de journalistes présents à la gare.

Equipe féminine de hockey unie

Samedi, le Comité international olympique (CIO) a validé l’accord forgé entre le Nord et le Sud et qui prévoit que Pyongyang envoie 22 sportifs qui seront alignés dans trois sports (ski, hockey sur glace et patinage) pour un total de cinq disciplines, avec en point d’orgue une équipe coréenne unie dans le tournoi dames de hockey sur glace.

Mesure spectaculaire mais pas inédite, les deux Corées défileront ensemble lors de la cérémonie d’ouverture, sous le drapeau représentant la péninsule réunifiée, comme ils l’avaient déjà fait aux JO 2000 à Sydney, 2004 à Athènes et 2006 à Turin.

Après avoir pendant des mois superbement ignoré les invitations du Sud à venir aux JO, M. Kim a surpris tout le monde le 1er janvier en évoquant la participation de ses athlètes. Mais ce rapprochement ne s’est pas fait sans susciter la controverse au Sud, notamment au sujet de l’équipe unifiée de hockey. Certains accusent ainsi M. Moon de priver au nom de la politique des sportives sud-coréennes d’une possibilité de concourir aux Jeux. Des dizaines de personnes ont signé une pétition demandant au président sud-coréen de renoncer à ce projet d’équipe unique.