Kim Dotcom estime que le gouvernement néo-zélandais porte une part de responsabilité dans les pertes qu’il a subies depuis la fermeture de MegaUpload. / STRINGER / REUTERS

Kim Dotcom tient à ses anniversaires. Samedi 20 janvier 2018, soit précisément six ans après son arrestation spectaculaire par les forces spéciales néo-zélandaises atterries dans son jardin en hélicoptère, le fondateur du défunt site de partage de fichiers MegaUpload a annoncé qu’il portait plainte contre le gouvernement de Nouvelle-Zélande. Avant de célébrer son second mariage dans la foulée.

Dans sa plainte, l’entrepreneur du Web réclame plusieurs milliards de dollars au gouvernement néo-zélandais. Son angle d’attaque est la « négligence » avec laquelle la Nouvelle-Zélande aurait, selon lui, conduit son arrestation et la procédure d’extradition vers les Etats-Unis qui le vise sans respecter ses propres lois. Dans sa plainte, il met en doute l’idée qu’une atteinte au droit d’auteur représente une base légale suffisante pour justifier une procédure d’extradition. Le document souligne aussi ce qu’il considère comme des problèmes dans la procédure.

L’homme d’affaires demande à être compensé au titre des profits et opportunités professionnelles perdues depuis la fermeture par le FBI de MegaUpload et 18 autres sites liés à celui-ci. Mais aussi à être dédommagé pour les atteintes à sa réputation et remboursé de ses frais de justice.

Racket et blanchiment

Kim Dotcom possède 68 % des parts du groupe MegaUpload. Selon la plainte, ce groupe vaudrait, si les procédures judiciaires n’avaient pas eu lieu, près de 10 milliards de dollars. Cette somme est extrapolée à partir d’une estimation à 2,6 milliards de dollars réalisée peu avant la fermeture des sites, alors que le groupe comptait être introduit à la bourse de Hongkong. Il suppose aussi que MegaUpload aurait continué à progresser au même rythme que les années précédentes, notamment en doublant annuellement le nombre d’utilisateurs enregistrés.

Jacinda Ardern, première ministre de Nouvelle-Zélande, citée par Radio New Zealand, a brièvement réagi en disant que « cela ne [la] surprend pas ». Menacé d’extradition aux Etats-Unis où il est accusé d’atteinte aux droits d’auteurs, de racket et de blanchiment, Kim Dotcom est en conflit judiciaire depuis plusieurs années avec le gouvernement néo-zélandais. Il a déjà été détenu un mois après son arrestation en 2012, avant d’être libéré sous caution et vit depuis sous contrôle judiciaire.