Immeubles en construction dans le 17e arrondissement de Paris. / Jérôme Porier

L’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF) a publié le 21 janvier une étude sur le logement en Europe, réalisée à partir de chiffres collectés en 2016. Premier constat, les prix immobiliers ont augmenté quasiment partout en Europe cette année-là en raison d’une hausse de la demande de logements, conséquence de taux historiquement bas et d’une amélioration de la conjoncture économique depuis 2014.

Le renchérissement de l’immobilier est en grande partie responsable de la hausse des inégalités partout en Europe. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la part des dépenses consacrée par les foyers à leur logement (loyer, crédit, charges…) dans leur budget a ainsi augmenté de 20,3 % en 2000 à 24,4 % en 2016. La France figure parmi les pays où ce niveau est le plus élevé : 26,4 % en 2016 contre 23,2 % en 2000.

Malgré des conditions d’emprunt avantageuses, la hausse des prix a affecté la solvabilité des ménages modestes. Un nombre croissant d’habitants sacrifient plus de 40 % de leur budget au logement, atteignant donc un « coût excessif », selon la norme internationale.

Dans les pays de l’OCDE, 15 % des locataires et 10 % des propriétaires, avec un prêt en cours, sont dans cette situation de « coût excessif ». En France, 20 % des locataires et 29,4 % des propriétaires sont dans une telle situation.

Le marché européen de l’immobilier résidentiel, explique l’IEIF, est particulièrement sensible aux variables économiques comme la croissance économique et le niveau des taux d’intérêt. La corrélation entre la croissance des prix résidentiels dans l’Union européenne et celle du PIB atteint même 83 % au cours des dix dernières années (source : Deloitte).

« Ces variables conditionnent le pouvoir d’achat des ménages et leur niveau de confiance. Ils anticipent l’évolution des prix selon le contexte plus ou moins favorable de l’environnement économique. Malgré la reprise, les niveaux tendanciellement attendus de la croissance du PIB, devraient limiter l’inflation des prix des logements à moyen terme au niveau national », estime Charles-Henri de Marignan, responsable du pôle immobilier direct à l’IEIF.

Selon cet organisme de recherche indépendant, les politiques monétaires de la Banque centrale européenne (BCE) et des autres banques centrales de l’Union européenne (UE) ne devraient donc pas imposer de tour de vis monétaire brutal en 2018, ce qui permettra d’éviter un effondrement de la demande.