Le groupe Carrefour a annoncé mardi 23 janvier son plan de transformation à horizon 2022, destiné à redresser un géant de la grande distribution, présent dans plus de 30 pays, en perte de vitesse.

Celui-ci prévoit un plan de réduction des coûts de 2 milliards d’euros dès 2020, accompagné d’un plan de départ volontaire en France qui portera sur 2 400 personnes. Dans un communiqué, la société écrit :

« En Ile-de- France, les sites de siège seront rationalisés, ce qui implique la fermeture du siège de Boulogne et l’abandon du projet de construction d’un nouveau siège de 30 000 m² en Essonne. Un plan de départ strictement fondé sur du volontariat sera proposé à 2 400 personnes au siège en France, sur un effectif total de 10 500 salariés. »

Carrefour comptait 384 151 collaborateurs dans le monde, dont 115 000 en France, en 2016.

Carrefour envisage également de se séparer de 273 magasins de l’ancien réseau de hard-discount DIA. « Certains magasins ex-DIA sont en grande difficulté du fait de leur inadaptation à leur zone de chalandise depuis leur passage sous enseigne Carrefour. Un processus de recherche de repreneurs sera lancé point de vente par point de vente. En cas d’absence de repreneurs, ces magasins seront fermés », indique Carrefour, précisant que pour le personnel « l’entreprise favorisera systématiquement une offre de reclassement au sein du groupe ».

Lancement de Carrefour.fr

Le groupe prévoit de passer cinq hypermarchés en France en location-gérance. Il précise qu’« aucune fermeture n’est prévue en France », mais que les surfaces des magasins seront adaptées « à leur zone de chalandise ». « Les hypermarchés en France verront ainsi leur surface réduite lorsque cela est nécessaire, pour un total d’au moins 100 000 m² à horizon 2020 », annonce Carrefour.

Dans le numérique, Carrefour va investir massivement dans le digital, à hauteur de 2,8 milliards d’euros d’ici 2022, « soit six fois plus que les investissements actuellement consentis pour changer de dimension sur le numérique et l’omnicanal ». Il a pour ambition de « devenir un acteur incontournable de l’e-commerce alimentaire, avec 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour le Groupe et une part de marché du e-commerce alimentaire supérieure à 20 % en France d’ici 2022 », indique la société.

Pour celà, le groupe va lancer dès 2018 une plateforme marchande unique en France, sous le nom de Carrefour.fr, « qui regroupera l’ensemble de ses offres marchandes généralistes ». « Ce site unique aura vocation à être décliné dans toutes les géographies », indique le groupe.

Carrefour a annoncé mardi un projet d’investissement du géant chinois Tencent, cinquième capitalisation boursière mondiale et grand rival d’Alibaba, et Yonghui, quatrième acteur de la grande distribution en Chine, dans Carrefour Chine, ainsi qu’un accord de coopération stratégique avec Tencent en Chine, « dont l’objectif sera de mettre en commun l’expertise de Carrefour dans la distribution avec le savoir-faire technologique et les capacités d’innovation de Tencent », explique le groupe. « Cette opération permettra de combiner le savoir-faire de Carrefour dans le domaine de la distribution avec l’excellence technologique de Tencent et l’expertise opérationnelle de Yonghui, en particulier sa maîtrise des produits frais », indique Carrefour.

L’ambition d’être le « leader de la démocratisation du bio »

Le groupe va accélérer son développement dans les supermarchés et magasins de proximité qui « sont des formats de conquête pour le groupe », en ouvrant « au moins 2 000 magasins de proximité dans les cinq prochaines années » dans le monde et en investissant « fortement les grandes métropoles européennes ».

Dans son offre de produits, Carrefour souhaite se positionner en tant que « leader de la démocratisation du bio ». Il vise un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros d’ici 2022 contre 1,3 milliards d’euros en augmentant sa gamme de produits bio. « Carrefour utilisera ses politiques de prix, de promotion et de fidélisation en faveur de la démocratisation du bio », précise Carrefour.

En 2017, la croissance du groupe a ralenti à 1,6 % à magasins comparables, à 88,24 milliards d’euros de chiffre d’affaires, contre 3 % en 2016.