Les épreuves du bac dans un lycée parisien en 2017. AFP PHOTO / Martin BUREAU / MARTIN BUREAU / AFP

L’exercice de maths du bac S de 2011 qui avait circulé sur Internet n’a pas été volé mais il y a bien eu fraude, a estimé mardi 23 janvier la cour d’appel de Paris. Elle a condamné quatre jeunes à trois et quatre mois de prison avec sursis. La cour a, en revanche, relaxé le cinquième prévenu, le père de l’un des condamnés, estimant que le vol du document pour lequel il était poursuivi n’était pas avéré.

Le tribunal correctionnel de Paris avait déjà statué, en première instance, sur cette fraude, en novembre 2016. En jugeant que l’exercice n’avait pas été volé, il avait exclu une sanction pénale, prononçant des relaxes, ainsi que des dispenses de peine quant à la fraude. La Cour d’appel s’est pour sa part montrée plus dure.

Le parcours de la fuite – depuis le service de reprographie du rectorat d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), trois mois avant le bac, jusqu’à un forum sur Internet, la veille de l’épreuve – avait pu être reconstitué par l’enquête. L’histoire avait ainsi commencé le 24 mars 2011, lors de l’intervention d’un technicien au rectorat sur une machine de reliure. Cet homme de 57 ans avait emprunté une feuille pour prendre des notes en vue d’établir un devis. Laquelle feuille comportait, à son insu, un exercice de l’épreuve de maths. Son fils, qui passait le bac cette année-là, mais pas en série S, a déclaré avoir trouvé cette feuille au domicile familial. À l’occasion d’une visite à sa petite amie en région parisienne, le fils du technicien croisait un camarade qui prenait une photo, floue et mal cadrée, de l’exercice en question. Envoyé d’un téléphone portable à un autre, l’exercice se retrouvait finalement en ligne sur un forum Internet.

L’exercice avait bel et bien été soumis aux 160 166 candidats au baccalauréat scientifique, qui avaient travaillé quatre heures, le 21 juin 2011, sur leur épreuve de mathématiques, dotée d’un coefficient 7. La fuite avait été révélée avant que le ministre de l’éducation nationale d’alors, Luc Chatel, rassure les candidats en décidant de ne pas faire repasser l’épreuve, mais de ne pas noter l’exercice incriminé. Le ministre avait aussi déposé une plainte auprès du procureur de la République de Paris.