La légende sud-africaine du jazz, le trompettiste Hugh Masekela, est décédée mardi 23 janvier à l’âge de 78 ans des suites d’un cancer, a annoncé sa famille, suscitant une pluie d’hommages pour saluer sa longue carrière et son engagement contre l’apartheid. « C’est avec une immense tristesse que la famille de Ramapolo Hugh Masekela annonce son décès. Après une courageuse bataille contre un cancer de la prostate, il est décédé paisiblement à Johannesburg, entouré de ses proches », indique un communiqué de sa famille.

« La nation pleure un de ses talents à la signature la plus caractéristique », a réagi le président sud-africain Jacob Zuma. « C’est une perte incommensurable pour le monde de la musique et le pays tout entier. On n’oubliera pas sa contribution à la lutte pour la libération », a-t-il ajouté.

« Un musicien d’exception »

« Un baobab est tombé », a réagi le ministre sud-africain de la culture Nathi Mthethwa. « La nation a perdu un musicien d’exception (…). On peut sans hésitation dire que frère Hugh était un des grands architectes de l’afro-jazz et qu’il a élevé l’âme de notre nation grâce à sa musique intemporelle ».

Hugh Masekela avait fui le régime de l’apartheid dans les années 1960 et n’était rentré dans son pays qu’après la libération en 1990 de Nelson Mandela.

Parmi ses plus grands titres figurent Bring Him Back Home (« Le ramener à la maison »), où il demandait la libération de Nelson Mandela, et Grazing in the Grass. Adolescent, le musicien avait reçu sa première trompette d’un prêtre engagé dans la lutte contre l’apartheid, Trevor Huddlestone. « Je l’ai prise et je me suis senti comme un poisson dans l’eau », racontait-il.