« Quels que soient les responsables de ces attaques, la Russie sera in fine tenue responsable des victimes de la Ghouta orientale et des innombrables Syriens victimes d’attaques chimiques depuis que la Russie s’est impliquée dans le conflit syrien », a déclaré le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson. / PHILIPPE WOJAZER / REUTERS

La Russie, soutien du régime de Bachar Al-Assad, porte la « responsabilité » des attaques chimiques en Syrie, a déclaré mardi 23 janvier, à Paris, le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson. Le chef de la diplomatie américaine affirme que Moscou viole l’accord de 2013 sur la destruction des armes chimiques en Syrie.

S’exprimait dans le cadre du lancement du « Partenariat international contre l’impunité d’utilisation d’armes chimiques », réunissant 29 pays, le secrétaire d’Etat a déclaré :

« Hier, une vingtaine de civils, pour la plupart des enfants, ont été apparemment victimes d’une attaque au chlore. Les récentes attaques dans la Ghouta orientale suscitent de sérieuses préoccupations quant au fait que Bachar Al-Assad continuerait à utiliser des armes chimiques contre son propre peuple ».
« Quels que soient les responsables de ces attaques, la Russie sera in fine tenue responsable des victimes de la Ghouta orientale et des innombrables Syriens victimes d’attaques chimiques depuis que la Russie s’est impliquée dans le conflit syrien ».

Au moins 21 cas de suffocation, concernant notamment des enfants, ont été rapportés par l’Observatoire syrien des droits de l’homme, lundi à Douma, ville de la Ghouta orientale, enclave rebelle assiégée à l’est de Damas.

Gel d’avoirs

Lors du lancement de ce « Partenariat international contre l’impunité d’utilisation d’armes chimiques », la France a annoncé le gel des avoirs de 25 entités et responsables d’entreprises syriens, français, libanais, chinois, émiratis soupçonnés d’alimenter le programme syrien d’armes chimiques.

La réunion de mardi entend donner corps à cette coalition anti-prolifération alors que la situation est bloquée au Conseil de sécurité des Nations unies. La Russie, qui dispose d’un droit de veto, s’est opposée par deux fois à la reconduction de l’enquête sur l’attaque au sarin contre Khan Cheikhoun, une localité du nord de la Syrie aux mains de la rébellion le 4 avril 2017. L’attaque, imputée aux forces gouvernementales syriennes, a fait au moins 83 morts.

Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, le régime d’Assad a été accusé à plusieurs reprises par des enquêteurs de l’ONU d’avoir eu recours au gaz de chlore ou au gaz sarin lors d’attaques chimiques parfois meurtrières.