Devant la mosquée du quartier d’ Al-Salmani après le double attentat à la voiture piégée, le 23 janvier. / REUTERS

Un double attentat à la voiture piégée est survenu dans la soirée du mardi 23 janvier à Benghazi, dans l’est de la Libye. Selon les autorités, au moins 33 personnes ont été tuées et des dizaines ont été blessées. Ce bilan pourrait encore augmenter car plusieurs victimes se trouvent dans un état grave, ont expliqué des responsables médicaux. L’attentat n’a pas été revendiqué pour l’heure.

La première explosion s’est produite au moment où des fidèles sortaient d’une mosquée après la prière, dans le quartier d’Al-Salmani. C’est environ dix à quinze minutes plus tard, après l’arrivée sur les lieux des secours et des forces de sécurité, que la deuxième explosion a eu lieu. Plus puissante, elle a atteint une ambulance et causé un grand nombre de victimes.

La mosquée prise pour cible est connue pour être un fief de groupes salafistes qui ont combattu les djihadistes à Benghazi aux côtés des forces de l’homme fort de l’est libyen, le maréchal Khalifa Haftar. Ahmad Al-Fitouri, un responsable des services de sécurité dépendant de celui-ci a été tué dans l’attentat.

Trois ans de combats meurtriers

La Libye est plongée dans le chaos depuis la révolte populaire qui a mis fin au régime de Mouammar Kadhafi, en 2011. Benghazi, qui a été un bastion de la révolution, était devenue un fief de groupes djihadistes. Les forces loyales au maréchal Haftar ont réussi en 2017 à reprendre à ces derniers la quasi-totalité de la ville, après trois ans de combats meurtriers.

L’officier, dont les succès militaires lui valent les faveurs des Occidentaux, conteste le gouvernement installé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale. Il laisse entendre qu’il pourrait briguer la présidence libyenne lors des élections prévues cette année.

La ville de Benghazi a été particulièrement touchée depuis six ans par des violences visant notamment les représentations diplomatiques et les forces de sécurité.