Pour un vide-maison, pas nécessaire de se lancer dans de grands préparatifs comme pour un vide-greniers collectif. / DR

Issu des garage sales américains, le concept de vide-maison (ou vide-cave, vide-dressing, vide-appartement, vide-garage) s’est exporté en France avec succès. Le site vide-maison.org a recensé quelque 8 000 événements en 2017 dans tout l’Hexagone. Olivier Nass, son fondateur, met en garde : « Le vide-maison est encadré par une réglementation plus stricte qu’aux Etats-Unis. » Celui de la vente au déballage qui régit les vide-greniers, rendez-vous conviviaux organisés par les associations dans les quartiers et les villages (R 310-8 et 310-9 du code du commerce).

Malgré des règles communes, le vide-maison est différent du vide-greniers : « Le vide-maison n’intéresse pas forcément les chineurs. Et il n’y a pas grand-chose de très ancien. » Peuvent y être vendus des objets personnels usagés. Pas d’alimentation, ni d’animaux, ni d’objets interdits à la vente, bien entendu.

Il faut déclarer la vente quinze jours avant la date prévue à la mairie de son domicile

Ici, il n’est pas nécessaire de se lancer dans de grands préparatifs comme pour un vide-greniers collectif, et nul besoin que la vente privée coïncide avec la date de celui-ci. Un vide-maison peut s’organiser n’importe quand à condition de respecter un délai : quinze jours avant la date prévue pour déclarer l’événement à la mairie de son lieu d’habitation.

Lettre recommandée avec accusé de réception ou simple formulaire remis en main propre au service municipal concerné : « Il faut venir muni d’un justificatif de domicile et d’une pièce d’identité, deux formulaires sont à remplir, le tout en trois ou quatre minutes. L’autorisation est aussitôt signée par mes soins, ce qui permet en cas de contrôle en raison du va-et-vient au domicile, de vérifier la tenue de l’événement », détaille un agent de police municipale de la ville du Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne), chargé de l’autorisation.

S’informer des formalités

Attention, toutes les mairies ne pratiquent pas de la sorte : il faut prendre contact avec l’antenne de son domicile, qui indiquera les formalités en usage afin d’assurer la conformité de la demande. Car, en cas d’absence de déclaration en mairie, l’amende encourue peut aller jusqu’à 15 000 euros…

Autre règle calquée sur la réglementation des vide-greniers : la vente à domicile ne peut être une pratique régulière, et ne peut avoir lieu que deux fois par an (participation à un vide-greniers comprise). Les sommes encaissées par les ventes des biens ne sont pas imposables. Toutefois, un vide-maison peut durer plusieurs jours, le temps d’un week-end, jusqu’à deux mois sur le même lieu.

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Plus de 8 000 vide-maisons sont organisés chaque année en France. / JULIEN CHAMOUX / AAGENCE J2CMEDIA

Dernière précision importante : déballer ses meubles et ses objets sur le trottoir, même devant chez soi, est strictement interdit. Il faut donc impérativement organiser la vente à l’intérieur de son domicile ou dans son jardin, et pour cela, faire connaître l’événement par une affiche devant sa porte, ou par une promotion sur le Web (vide-maison.org, paruvendu.fr, leboncoin.fr) et les réseaux sociaux.

Trier les objets à vendre

Autres tâches à assurer en amont pour que l’événement soit réussi : trier les objets à vendre ; fixer leurs prix de vente ; mettre sous clé ce qui n’est pas à céder ou ce qui est fragile ; choisir le bon lieu pour entreposer ou mettre en valeur certains biens ; planifier des rendez-vous si le vide-maison se déroule sur plusieurs jours.

Moins convivial que le vide-greniers, le vide-maison n’est pas pour autant moins efficace. Olivier Nass constate : « En deux ou trois week-ends, le vide-maison permet de tout vider, notamment après le décès de son propriétaire. » Dernière étape avant de donner ou de jeter les objets à la déchetterie.

Carine Albertus