Olivier Bonhomme

Il suffit de parcourir la liste des mastères spécialisés des grandes écoles : la thématique « verte » fait florès sur les campus. Une bonne quarantaine de programmes traitent en effet d’environnement, de ­développement durable, de transition énergétique… Sans compter les nombreux MSc (Masters of Science), « DU » (diplômes universitaires) et autres masters consacrés à ces questions.

« Cet engouement répond d’abord à une demande des ­étudiants. La jeune génération est très préoccupée par les enjeux ­environnementaux et sociétaux », observe Patricia ­Arlabosse, chargée d’un master international « biomasse et valorisation des ­déchets » à l’Ecole des mines ­d’Albi-Carmaux. Il est vrai aussi que les débouchés sont de plus en plus nombreux.

Au cœur des débats

« Ces sujets sont désormais un axe de développement important pour les entreprises, constate Jasha Oosterbaan, directrice de l’Institut supérieur d’ingénierie et de gestion de l’environnement (Isige) de l’Ecole des ­mines-ParisTech, qui chapeaute trois mastères spécialisés. Résultat, nous avons de plus en plus de candidats de bon niveau, et ­d’entreprises prêtes à les recruter pour piloter des projets. »

De multiples raisons, dit-elle, incitent un nombre croissant d’étudiants ou de jeunes diplômés à s’intéresser à ces sujets. « Il y a chez les jeunes un fort intérêt croissant pour les sujets liés à l’environnement, au développement durable, à l’économie circulaire. Ils ont l’idée que c’est l’avenir de notre société qui se joue, dit-elle. D’autant que ces préoccupations sont très présentes dans les ­débats de société. »

Les écoles d’ingénieurs sont, bien sûr, en pointe sur ces sujets, qui comportent une dimension technologique prépondérante.

« Je m’intéressais depuis longtemps au milieu maritime », ­explique ainsi Julie Marcille, ­diplômée en 2016 de l’Ecole ­nationale supérieure d’électrotechnique, d’électronique, d’informatique, d’hydraulique et des télécommunications (Enseeiht) à Toulouse. Une façon, pour elle, de « contribuer à améliorer la ­société », explique cette passionnée d’énergies marines, un thème abordé dans son cursus.

Faute de parvenir à décrocher un emploi dans ce domaine, la jeune femme s’est tournée vers le mastère spécialisé (MS) « énergies marines renouvelables », ­copiloté par l’IMT Atlantique, l’Ecole nationale supérieure de techniques avancées (Ensta) ­Bretagne et l’Ecole navale.

« Nous abordons tous les aspects du sujet : les ressources, les ­technologies, l’impact environnemental, les questions juridiques… La présence de nombreux intervenants industriels fait de ce MS une vraie porte d’entrée », ajoute-t-elle, très confiante pour la suite.

A travers la multitude des ­programmes, toutes les facettes de la problématique environnementale sont traitées : le financement des projets, les énergies nouvelles, la construction durable (Ecole supérieure d’ingénieurs des travaux de la construction de Caen), l’éco-innovation (Institut catholique d’arts et ­métiers ou aux Mines de ­Saint-Etienne), les marchés de l’énergie (CentraleSupélec), la ­sécurité (Mines d’Alès), l’eau, les forêts, la gestion des équipements… De quoi répondre à toutes les attentes des candidats.

Ouverture sur le management

Les écoles d’ingénieurs sont, bien sûr, en pointe sur ces sujets, qui comportent une dimension technologique prépondérante. Mais la plupart d’entre elles prévoient aussi une ouverture ­significative sur le management et les aspects sociétaux.

D’autant que leurs cursus ne sont pas réservés aux seuls ­diplômés scientifiques : en général, ils accueillent aussi une ­proportion significative d’autres profils – manageurs ou diplômés de Sciences Po, à titre d’exemple – ­désireux d’élargir leur bagage.

De leur côté, les business ­schools sont loin d’être absentes de ces sujets, mais avec un ­enseignement plus tourné vers le management, le financement des projets et la réflexion sur les enjeux de ­société. Les deux ­types d’établissements offrent ainsi deux approches complémentaires.

« Le Monde » organise son 13e salon des masters et mastères spécialisés, samedi 27 janvier 2018

Avec la réforme de la sélection en master, qui s’effectue principalement à l’entrée du M1, il est important de se renseigner en amont sur les critères d’admission dans les différents cursus. Le 13Salon des masters et mastères spécialisés du groupe Le Monde, organisé samedi 27 janvier aux Dockes - cité de la mode et du design à Paris, sera l’occasion d’assister à six conférences animées par la rédaction et de rencontrer près d’une centaine d’établissements – grandes écoles de commerce et d’ingénieurs, universités et Instituts d’administration des entreprises (IAE) –, qui présenteront quelque 3 000 programmes, toutes spécialités confondues. L’entrée sera gratuite, la préinscription est recommandée pour éviter l’attente à l’entrée.

Plus d’informations sur salondesmasters.com

Consultez également notre dossier spécial consacré aux masters, mastères spécialisés et MSc, sur LeMonde.fr/masters-ms, et à paraître dans Le Monde daté du jeudi 25 janvier.