LES CHOIX DE LA MATINALE

En cette fin de semaine, La Matinale vous propose de pendre la crémaillère de façon insolite, entre récits et cirque, à la Maison du conte, rénovée, de Chevilly-Larue ; de fêter le coup d’envoi du centenaire de la naissance de Leonard Bernstein à Toulon avec la comédie musicale Wonderful Town ; d’assister à la première représentation dans son intégralité du cycle de sept spectacles de François Godard, Résistances, à Saint-Denis ; d’écouter le trio de jazz du pianiste Laurent de Wilde au Sunside ; de danser au rythme du hip-hop pour célébrer les 25 ans du festival Suresnes Cités Danse ; de parler avec les pierres au Musée Zadkine.

ARTS DU RÉCIT. La nouvelle Maison du conte pend la crémaillère, à Chevilly-Larue

Voilà un événement qu’attendaient avec impatience, depuis deux ans, tous les amateurs d’histoires : la réouverture de la Maison du conte à Chevilly-Larue, entièrement rénovée après d’importants travaux, entrepris en janvier 2016. Créée en 1993 par Michel Jolivet, alors directeur du Théâtre André-Malraux à Chevilly-Larue, elle est devenue une structure permanente en 1999 et s’est installée alors dans la Villa Lipsi, ancienne propriété du sculpteur Morice Lipsi. Depuis 2016, cette « fabrique artistique et culturelle pour les arts de la parole » est dirigée par le duo formé par Isabelle Aucagne et Valérie Briffod. Les deux codirectrices ont choisi de confier l’animation de cette pendaison de crémaillère à trois artistes passés par la Maison du conte. Olivier Letellier présente (de 15 heures à 18 heures) une création originale, Tandems, trois formes courtes (20 minutes chacune) mêlant conte et cirque, avec trois conteurs et les apprentis circassiens de l’Académie Fratellini. Marien Tillet orchestre (à partir de 18 h 30) un Juke-box conté, un événement participatif avec des histoires à la demande, à (ré) entendre. Olivier Villanove propose (de 15 heures à 18 heures) des Visites guidées décalées, afin de permettre au public de découvrir chaque recoin de cette nouvelle Maison du conte en suivant un parcours jalonné de surprises contées. Une manière insolite de faire le tour du propriétaire et d’explorer les 2 200 m² de ce site, avec ses deux corps de bâtiment et une yourte. Cristina Marino

La Maison du conte, 8, rue Albert-Thuret, Chevilly-Larue (Val-de-Marne). Inauguration officielle le samedi 27 janvier à 11 heures. Journée portes ouvertes à partir de 15 heures. Réservations : 01-49-08-50-85. Entrée libre.

COMÉDIE MUSICALE. La « Wonderful Town » de Leonard Bernstein, à Toulon

« Wonderful Town », une comédie musicale de Leonard Bernstein, avec New York comme décor. / OPÉRA DE TOULON

Il faut descendre sur la côte méditerranéenne pour fêter le coup d’envoi du centenaire de la naissance de Leonard Bernstein (1918-1990) : l’Opéra de Toulon est en effet en pole position, avec la création française de Wonderful Town, comédie musicale créée au Winter Garden Theatre de Broadway, le 25 février 1953. Le synopsis relate l’histoire de deux sœurs Sherwood, Ruth et sa cadette Eileen, débarquées de leur Ohio natal pour conquérir New York. Installées dans un logement minable de Greenwich Village, les jeunes femmes vont faire l’apprentissage de la vie : Ruth, l’écrivaine, se verra invitée à retourner dans sa province par un éditeur de renom, tandis qu’Eileen trouvera sur son chemin nombre d’hommes plus sensibles à son charme qu’à son talent de danseuse. Vive, dansante et colorée, dopée de rythmes jazzy ou latino et somptueusement orchestrée, la musique de Berstein – une antichambre du célèbre West Side Story suit les tribulations des deux sœurs. Composé d’un plateau majoritairement francophone (avec les Orchestre et Chœur de l’Opéra de Toulon) sous la baguette américaine de Larry Blank, la mise en scène d’Olivier Bénézech devrait s’inscrire dans la continuité du chemin de Broadway emprunté par l’Opéra de Toulon, après Street Scene, de Kurt Weill, et Follies, de Stephen Sondheim. Marie-Aude Roux

Opéra de Toulon Provence Méditerranée. Boulevard de Strasbourg, Toulon (Vaucluse). Les vendredi 26 et mardi 30 janvier à 20 heures, le dimanche 28 à 14 h 30. Tél. : 04-94-93-03-76. Tarifs : de 5 € à 72 €.

INTÉGRALE. François Godard entre en résistances à La Belle Etoile, à Saint-Denis

Pascale Berthomier, François Godard et Xavier Vochelle dans « Inès 1943 », volet 4 du cycle « Résistances ». / RICARDO EXTEVES

Pour la première fois, le temps d’un week-end, le conteur François Godard présente sur scène, à La Belle Etoile, à Saint-Denis, l’intégrale de son cycle Résistances, composé de sept spectacles qui peuvent être vus indépendamment les uns des autres mais qui, regroupés, permettent de suivre l’épopée unique d’une famille sur plusieurs époques. A travers les destins croisés de divers personnages : Marc, le poilu paysan et musicien ; Amélie, la patronne d’auberge au grand cœur ; Tristan, le bricoleur à moto ; Inès, la tireuse d’élite andalouse ; Joseph, l’ancien combattant de la guerre d’Algérie, en proie à ses cauchemars ; Rosa, l’infatigable militante du droit pour tous de vivre debout ; l’artiste lui-même confronté à ses doutes. François Godard retrace un siècle de combats à hauteur d’homme (et de femme), des tranchées de la Grande Guerre aux rangs de la communauté Emmaüs, en passant par le Front populaire, la guerre d’Espagne et les Brigades internationales, la Résistance, l’Algérie. Cette œuvre unique et inclassable, accompagnée par la musique originale du duo L’Inquiétant Suspendu, formé par Pascale Berthomier et Xavier Vochelle, est le fruit d’une aventure artistique et humaine hors du commun, née en 2003-2004 : dix années d’écriture, plus de 6 000 heures de collecte de témoignages, de recherche et de répétition, huit heures de texte et de musique, quelques centaines de représentations et déjà 20 000 spectateurs. Une façon inédite et très personnelle d’éclairer les combats d’aujourd’hui, et ceux à venir, par le récit des luttes passées. C. Mo.

« Résistances. L’intégrale 1917-2018 », cycle de sept spectacles de et avec François Godard, création musicale : L’Inquiétant Suspendu (Pascale Berthomier et Xavier Vochelle), le samedi 27 de 18 heures à 0 h 30 et le dimanche 28 janvier de 14 heures à 19 h 30. La Belle Etoile (compagnie Jolie Môme), 14, rue Saint-Just, Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Réservations : 06-76-92-97-57. Tarifs : 20 € et 10 € (par spectacle), 40 € et 20 € (pour une journée, trois ou quatre spectacles), 60 € et 30 € (pour l’intégrale de sept spectacles).

CONCERTS. Le trio du pianiste Laurent de Wilde au Sunside, à Paris

Le pianiste Laurent de Wilde, le contrebassiste Jérôme Regard et le batteur Donald Kontomanou. / DR

Tout juste récompensé par l’Académie du jazz, qui, dimanche 21 janvier, lui a décerné le Prix du disque français pour New Monk Trio (Gazebo/L’Autre Distribution, octobre 2017), le trio du pianiste Laurent de Wilde avec le contrebassiste Jérôme Regard et le batteur Donald Kontomanou sera au Sunside, à Paris, les vendredi 26 et samedi 27 janvier. La musique du pianiste et compositeur Thelonious Monk (1917-1982) a accompagné Laurent de Wilde depuis des décennies. Il lui a notamment consacré un livre en 1996, l’a joué à l’occasion, mais ne s’est décidé à lui dédier un album entier qu’avec ce New Monk Trio. « J’ai choisi dans le répertoire de Monk les compositions qui me semblaient les plus propices à des interprétations-déformations-relectures », avait expliqué Laurent de Wilde lors de la parution du disque. Les mélodies, ces miniatures rêveuses, fantasques, y sont des repères, menant chaque arrangement vers une ambiance, une trace de funk ici, un calypso là, sans forcer le trait, un tempo rapide mené vers la ballade, des citations de plusieurs compositions au milieu d’une autre. Sylvain Siclier

Sunside, 60, rue des Lombards, Paris 1er. Mo Châtelet, Les Halles. Tél. : 01-40-26-46-60. Vendredi 26 et samedi 27 janvier, à 19 h 30 et 21 h 30. Tarif : 30 €.

DANSE. Le festival Suresnes Cités Danse fête ses 25 ans, à Suresnes

« 25 ans de hip-hop », un spectacle chorégraphié par Farid Berki dans le cadre du festival Suresnes Cités Danse. / DAN AUCANTE

Surfer sur les éditions et les succès du festival hip-hop Suresnes Cités Danse, créé en 1993, est un régal que le spectacle 25 ans de hip-hop, chorégraphié par Farid Berki, offre sur un plateau. Avec vingt-cinq interprètes historiques réunis dans un bouquet de citations extraites de pièces emblématiques, cette parade de moments inoubliables met en avant le bouillant Macadam, Macadam, de Blanca Li, l’hilarant Barbe-Neige et les sept petits cochons au bois dormant, de Laura Scozzi ou encore Street Dance Club, du Canadien Andrew Skeels. Les écritures et les humeurs se percutent en dégageant un espace de liberté à la danse hip-hop qui ne se refuse rien et a bien raison. Une soirée « best of » qui revient sur le passé dans la bonne humeur pour fêter l’avenir du hip-hop. Rosita Boisseau

« 25 ans de hip-hop », de Farid Berki. Suresnes Cités Danse, Théâtre Jean-Vilar, Suresnes (Hauts-de-Seine). Du vendredi 26 au dimanche 28 janvier. Tarifs : de 13 € à 28 €.

ARTS. Parler avec les pierres au Musée Zadkine, à Paris

« Etre pierre », une exposition au Musée Zadkine à Paris, jusqu’au 11 février 2018. / MUSÉE ZADKINE

C’est un collier dont l’âge se compte en millions d’années. Y sont enfilés, en rang de perles, des fossiles dont chacun correspond à l’une des grandes ères de la géologie. Cette œuvre de Katie Paterson dit bien la fascination qu’exerce sur les plasticiens l’ère anthropocène, dans laquelle la planète est entrée récemment, et qui se caractérise par les ravages causés par l’homme. Elle est au cœur d’Etre pierre, une exposition 100 % minérale et 100 % poésie. Point de départ, les granits du sculpteur moderne Ossip Zadkine, hôte de ces lieux. Autour de lui, dans son ancien atelier, des pièces ancestrales des îles Marquises aux agates du Brésil, mais aussi les œuvres de quelques chantres de l’élément fondamental, de Hans Arp à Dove Allouche. La visite est recommandée à tout moment. Mais ce week-end, les 27 et 28 janvier à 11 heures, un comédien proposera un parcours singulier et parlera aux pierres. Pour sûr, il ne vous laissera pas de marbre. Emmanuelle Lequeux

« Etre pierre », Musée Zadkine, 100 bis, rue d’Assas, Paris 6e. Tél. : 01-55-42-77-20. Jusqu’au 11 février.