Laurent Wauquiez a vécu une journée contrastée, jeudi 25 janvier. Le matin, le président du parti Les Républicains recevait un seau de reproches sur la tête de la part de ses anciens adversaires dans la course à la présidence, Florence Portelli et Maël de Calan.

« Stalinien », « signal d’exclusion » : lors d’une conférence de presse commune, les deux responsables ont dénoncé avec force son choix de ne pas leur accorder dans les instances du parti une représentation proportionnelle au résultat qu’ils ont obtenu en décembre 2017. De quoi souligner, une fois de plus, les divisions d’une formation où les départs de représentants de la droite modérée s’accumulent chaque semaine.

Une image dégradée

Un peu plus tard, en fin d’après-midi, un sondage Odoxa pour Le Figaro et Franceinfo révélait que l’image du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes auprès des Français s’était dégradée ces dernières semaines. Seulement 41 % des personnes interrogées disent en effet le trouver « compétent » et 37 % « sympathique », soit une baisse de quatre points dans les deux cas par rapport à décembre 2017.

Puis, dans la soirée, est venue l’heure de « L’Emission politique » de France 2. La première grande étape en « prime time » du nouveau patron de LR sur cette route qu’il emprunte pour tenter de « redonner une voix à la droite » et de se tracer un chemin personnel vers l’élection présidentielle de 2022.

Face à un Emmanuel Macron « coupé des réalités », l’ancien maire du Puy-en-Velay (Haute-Loire) s’est posé en provincial proche des classes populaires et moyennes, fustigeant la hausse de la CSG et le fait que « 40 % des cadeaux fiscaux vont aux 5 % des Français les plus riches ».

Discours protectionniste et eurosceptique

Reconnaissant vouloir récupérer les électeurs du Front national, il n’a pas hésité à reprendre des mots d’ordre du parti d’extrême droite. « Il y a trop d’immigration en France, nos capacités d’intégration sont saturées », a-t-il estimé, promettant de ramener l’immigration légale sous la barre des 100 000 entrées par an. Assumant un discours protectionniste et eurocritique, il a annoncé qu’il ne conduira pas la liste de son parti aux élections européennes de 2019.

Se félicitant de la présence du président du Sénat, Gérard Larcher, dans le public de l’émission, il a prévenu néanmoins que le rassemblement de sa famille politique ne passerait pas par un « filet d’eau tiède ».

« Ce qui a tué la droite, c’est de rassembler des gens qui n’avaient plus rien à faire ensemble », a souligné M. Wauquiez.

Le verdict ? 50 % des personnes sondées par Ipsos au cours de l’émission ont été convaincues par sa prestation. Soit un des meilleurs scores qui ont été enregistrés récemment. L’audience, elle, est la plus mauvaise de ces derniers mois, avec seulement 1,49 million de téléspectateurs. Une journée contrastée, décidément.