Laurent Wauquiez accorde une interview en duplex à France 3 avant de monter sur scène à Saint-André-lès-Lille. / David Pauwels pour "Le Monde"

C’est sa première grande émission de télévision depuis son accession à la tête des Républicains (LR), en décembre. Invité de « L’Emission politique », sur France 2, jeudi 25 janvier, Laurent Wauquiez était notamment interrogé sur les similitudes entre son discours sur l’immigration et celui du Front national.

« Vous vous attendez à ce que, pour vous plaire, je fasse une droite qui ne parle pas d’immigration ? Que je laisse le monopole du discours sur l’immigration au Front national ? C’est hors de question, a répondu le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Je ne veux pas laisser le monopole du social à la gauche, je ne veux pas laisser le monopole du discours sur l’immigration à l’extrême droite. »

« Ça fait trop d’années que la droite a capitulé, qu’elle a renoncé à aborder un certain nombre de thèmes », a poursuivi M. Wauquiez, en citant « la sécurité », « la question du déclassement des classes moyennes » ou celle de « l’intégration républicaine ».

« Tout remettre à plat » sur l’immigration

M. Wauquiez souhaite « qu’on remette à plat la totalité de notre politique d’immigration sur toutes ses composantes, sans tabou, avec un objectif simple : la France ne peut plus accueillir autant d’immigration chaque année ».

« Depuis que le président de la République Emmanuel Macron a été élu, la France n’a jamais donné autant de titres de séjour, c’est un record », a-t-il affirmé. Or « je pense qu’il y a trop d’immigration en France et qu’aujourd’hui nos capacités d’intégration sont saturées ». « Je considère qu’il faut diminuer au moins de moitié le niveau d’immigration actuel et le ramener au-dessous de la barre des 100 000 », a-t-il précisé. Et de poursuivre :

« Ce que je souhaite, c’est qu’on remette tout à plat, qu’on s’interroge sur les règles du regroupement familial, qu’on s’interroge sur la mise en place de quotas par pays et par métiers dans le domaine de l’immigration économique, qu’on remette à plat l’accès aux prestations sociales, parce que ça crée aussi évidemment une turbulence dans notre système d’immigration (…). Pour moi, au minimum, on doit être sur trois ans de travail sur le sol français pour pouvoir accéder aux mêmes règles et aux prestations. »

M. Wauquiez s’en est par ailleurs pris à Emmanuel Macron, dont il a dénoncé la « communication ». « On a l’impression que c’est totalement hors norme que de ne pas s’esbaudir tous les matins sur le président de la République », a-t-il ironisé, en décrivant un chef de l’Etat « très coupé de la réalité du terrain ».