Le PDG de LVMH, Bernard Arnault, le 25 janvier, à Paris. | Michel Euler / AP

LVMH a annoncé, jeudi 25 janvier, des résultats record pour 2017. Pour la première fois de son histoire, le numéro un mondial du luxe a franchi deux barres symboliques, celle des 5 milliards d’euros de résultat net et celle des 40 milliards d’euros de chiffre d’affaires. « La conjoncture a soufflé dans les voiles de toutes nos marques », a fait valoir Bernard Arnault, PDG du groupe LVMH. Son résultat net a bondi de 29 %, à 5,1 milliards d’euros.

Le groupe, dont les ventes ont atteint 42,6 milliards d’euros dans le monde, dont 28 % en Asie, a profité de la bonne santé recouvrée du marché de la mode et de la maroquinerie, notamment en Chine. Sa croissance s’établit à 13 % sur 2017, un rythme deux fois supérieur à celui du marché mondial. Le fabricant des marques Louis Vuitton et Christian Dior a vu ses ventes de sacs et de prêt-à-porter bondir de 21 %, à 15,5 milliards d’euros.

Touristes séduits par Louis Vuitton

Parmi les succès commerciaux les plus rentables de LVMH figurent ceux de Louis Vuitton, « la plus grande marque de luxe au monde », selon M. Arnault. La marque a séduit les touristes grâce aux créations de Jeff Koons. L’artiste américain a reproduit des tableaux iconiques de musées parisiens – dont La Joconde, de Léonard de Vinci, et Les Nymphéas, de Claude Monet – sur des sacs en toile.

Ce pôle « mode & maroquinerie » – qui comprend aussi la marque Christian Dior détenue à 100 % par LVMH depuis l’été 2017 – devrait prochainement être renforcé par Céline. Le groupe a annoncé, dimanche 21 janvier, la nomination du Français Hedi Slimane à la direction artistique de la marque, en remplacement de la Britannique Phoebe Philo. La marque, qui tire 80 % de son chiffre d’affaires de la vente de sacs à main, approche le milliard d’euros de ventes en 2017. Elle signera bientôt des lignes pour hommes et un parfum. Son chiffre d’affaires pourrait s’établir « entre 2 milliards et 3 milliards d’euros dans les cinq ans », a précisé M. Arnault.

Prudence pour 2018

Le groupe a également récolté les fruits de son offensive sur le marché de la parfumerie. En 2017, ses ventes de parfums et de cosmétiques ont bondi de 14 %, à 5,6 milliards d’euros. LVMH bénéficie notamment du succès de Christian Dior, « première marque au monde de maquillage », mais aussi de petits labels dont Fenty Beauty. Lancé en septembre 2017 pour le compte de la chanteuse américaine Rihanna, ce dernier a réussi à s’imposer sur le seul marché du fond de teint, grâce notamment à sa filiale Sephora. Présente dans 34 pays, l’enseigne aux 1 800 magasins est « désormais le premier circuit de vente aux Etats-Unis, grâce [au commerce en ligne] », a précisé M. Arnault.

Malgré ces performances, le PDG de LVMH appelle à la prudence pour 2018, en rappelant les risques de « crise », « d’explosion d’une “bulle” » et les « incertitudes géopolitiques » qui pèseraient sur le groupe, première capitalisation boursière du CAC 40 devant Total, à 121 milliards d’euros. « Après des résultats records en 2017, LVMH va devoir composer avec des effets de base défavorables cette année », analyse un gestionnaire de fonds.