Près de 3 500 Congolais fuyant des combats entre l’armée et des rebelles dans la province du Sud-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ont été accueillis au Burundi depuis mercredi, a annoncé jeudi 25 janvier la police burundaise.

Selon le commandant des opérations militaires congolaises dans la région et des témoignages recueillis auprès de ces réfugiés, l’armée congolaise mène depuis plusieurs jours une opération contre la milice des Yakutumba dans la région de Fizi, à proximité du lac Tanganyika.

La police burundaise a indiqué sur son site officiel que les réfugiés étaient arrivés dans les provinces burundaises de Makamba et Rumonge (sud), et que « le flux continue ». Ils ont pour la plupart traversé le lac Tanganyika sur des embarcations de fortune, emmenant avec eux matelas, valises, panneaux solaires, chaises ou seaux en plastique.

Luttes prioritaires

Le général Yav Philémon, chargé des opérations militaires congolaises dans la région, a affirmé à l’AFP que l’armée congolaise (FARDC) avait lancé dimanche « une offensive de grande envergure pour déloger la milice Yakutumba et ses alliés des positions qu’ils occupent [depuis plusieurs mois] dans le territoire de Fizi et de ses environs ».

Un haut gradé congolais, joint par téléphone dans l’est de la RDC, a confirmé être au courant de « milliers de citoyens congolais qui ont trouvé refuge au Burundi et en Tanzanie ».

Fin septembre, les Yakutumba avaient mené une offensive contre la ville d’Uvira, dans le Sud-Kivu, entraînant une intervention de la force onusienne en RDC. Plus récemment, le convoi du général Philémon Yav avait été pris le 18 janvier dans une embuscade tendue par la milice Yakutumba dans le territoire de Fizi, selon une source militaire.

Le 19 janvier, le ministre congolais de la défense avait indiqué que la « guerre » contre les Yakutumba était l’une des deux luttes prioritaires de l’armée dans l’est du pays, avec celle contre les rebelles ougandais musulmans Allied Democratic Forces (ADF) au Nord-Kivu.

Les ADF, qui ont intensifié récemment leurs attaques contre les civils et les positions de l’armée, sont soupçonnés d’avoir tué 14 casques bleus au cours d’un assaut fin décembre 2017 contre la base des Nations unies de Semuliki, dans le territoire de Beni. Un civil a aussi été tué jeudi dans la province, a appris l’AFP de sources militaire et civile.