Huit personnes, en majorité des membres des forces de sécurité, ont été tuées lors d’un raid mené « par erreur » samedi 27 janvier par un avion américain de la coalition internationale antidjihadistes dans l’ouest de l’Irak.

« Huit personnes, dont un haut gradé du renseignement, cinq policiers et une femme, ont été tuées par une frappe américaine sur le centre de la localité Al-Baghdadi », a affirmé un responsable provincial. « Il semble que la frappe a été menée par erreur », a-t-il avancé sous le couvert de l’anonymat.

Le raid a également fait une vingtaine de blessés, dont le chef de la police de la localité d’Al-Baghdadi, touché grièvement, ainsi que le maire et d’autres responsables locaux, a-t-il poursuivi.

Le commandement conjoint des opérations (JOC), qui rassemble l’ensemble des forces impliquées dans la lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI), a publié un communiqué détaillant l’opération de l’aube, sans faire mention de victimes.

Une enquête est ouverte

Al-Baghdadi est une localité située à 250 km à l’ouest de Bagdad, dans la province sunnite d’Al-Anbar, où se trouvaient jusqu’à récemment les derniers bastions de l’EI, que l’Irak a déclaré défait en décembre.

La localité est proche de la base d’Aïn Al-Assad, où sont stationnés des avions américains de la coalition internationale commandée par les Etats-Unis qui a aidé les forces irakiennes à chasser l’EI de tous les centres urbains du pays.

Le JOC a indiqué que les forces irakiennes avaient obtenu des informations sur « une réunion à Al-Baghdadi en présence du commandant terroriste Karim Al-Soumarmad ». Un raid a été ordonné « avec un appui aérien de la coalition. Une fois le terroriste arrêté, alors que les troupes poursuivaient les perquisitions, une grenade a été lancée depuis une maison voisine ».

En rentrant à leur base, ces forces spéciales ont croisé un convoi de voitures se dirigeant vers la maison suspecte. Ignorant qu’il s’agissait de renforts de la police et des supplétifs des milices Hachd Al-Chaabi, elles ont alerté la coalition qui a mené un raid aérien. Des vidéos amateurs montrent des véhicules de la police calcinés, ainsi que des traces de sang au sol. « Une enquête a été ouverte », a précisé le communiqué du JOC.