Nicos Anastasiades a participé à un débat télévisé avec d’autres candidats à Nicosia, lundi 22 janvier. / Petros Karadjias / AP

Quelque 550 000 Chypriotes sont appelés aux urnes dimanche 28 janvier pour élire leur président. Nicos Anastasiades part favori pour obtenir un second mandat à la tête de ce petit pays de l’Union européenne (UE), divisé depuis plus de 40 ans. Le dirigeant conservateur de 71 ans, qui promet de relancer les pourparlers de réunification, est crédité de 30 % dans les derniers sondages.

Les électeurs sont appelés à voter de 7 heures (6 heures en France) à 18 heures (17 heures à paris) dans l’un des 1 122 bureaux de vote. Détail notable, ces derniers fermeront pendant une heure à la mi-journée. Les expatriés pourront eux voter dans une quarantaine de bureaux répartis à travers 15 pays, essentiellement en Grèce et au Royaume-Uni. Quelque 657 Chypriotes-turcs résidant dans le sud sont également inscrits sur les listes électorales. Les résultats sont attendus dans la soirée, autour de 19 h 30 (heure Paris).

Homme à poigne réputé pragmatique, M. Anastasiades ne devrait l’emporter qu’à l’issue du second tour, dimanche 4 février, à moins de recueillir plus de 50 % des suffrages au premier tour. Le seul enjeu de dimanche devrait être l’identité de son adversaire : Stavros Malas, soutenu par le parti communiste, ou Nicolas Papadopoulos (centre), fils d’un ancien président, qui défend des positions plus fermes sur les pourparlers de paix. Cette présidentielle voit la présence inédite d’un candidat du parti d’extrême droite Elam, qui a remporté deux sièges au Parlement en 2016.

Les pourparlers de réunification au coeur de l’élection

Signe du désintérêt de la population pour cette campagne, l’unique débat télévisé entre les principaux candidats n’a réalisé que 9 % de part d’audience.

Les pourparlers de réunification, au point mort après l’échec des négociations sous l’égide de l’ONU en 2017, et la reprise économique du pays ont largement dominé les débats. Mais après des décennies de division, la lassitude a gagné du terrain et le président élu devra relever un défi de taille pour convaincre les sceptiques, de plus en plus nombreux.

Du fait de la partition de l’île méditerranéenne, la République de Chypre – membre de la zone euro – n’exerce son autorité que sur les deux tiers du territoire, dans le sud, où vivent les Chypriotes-grecs. Dans le tiers nord résident les Chypriotes-turcs qui sont administrés par la République turque de Chypre du Nord (RTCN), autoproclamée et reconnue uniquement par Ankara.